De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est une rentrée sociale à triple dépense pour les ménages algériens. En effet les bourses moyennes ont eu du mal à défier le challenge relatif au ramadhan, à la rentrée des classes et dans une ou deux journées à l'Aïd El Fitr. Les pouvoirs publics tentent «d'éclipser» le malaise financier de l'algérien, mais la crise est bien là ! Peu importe sa provenance. Issue de l'universelle ou du local en raison des spéculations qui gangrènent les aires de vente, la détérioration du pouvoir d'achat rend impuissant les ménages. Une situation qui a été aggravée sans conteste par la suppression du crédit à la consommation conformément à la loi complémentaire de finances. Ainsi la bouffée financière sur laquelle s'appuyaient les employés et autres administrateurs s'étant effrité tel un château de carte laissant d'infimes alternatives aux consommateurs. Il faudrait un budget costaud pour pouvoir allier ces trois événements sans grand impact sur les futures rétributions des pères de famille. Trois en un c'est trop ! D'autant que le pouvoir d'achat a pris des descentes aux enfers d'une part et de l'autre il a été enfoncé par une inflation des plus vertigineuses depuis la première journée du jeûne. Une situation dramatique qui pousse les ménages en ces temps difficiles à se ruer vers les souks populaires tous azimuts. Il en va des fruits et légumes, des viandes et des vêtements. «Heureusement qu'il existe ces fripes de luxes qui nous aident à vêtir nos potaches. On ne peut pas se permettre des habits neufs quand on possède trois enfants scolarisés», se confia une femme désemparée. Les préoccupations du citoyen constantinois se sont vite tournées vers la rentrée scolaire, un autre défi à relever et toutes les dépenses qu'elle génère en matière de fournitures, d'habillement, y compris ce tablier imposé par la tutelle dont le prix a doublé. La commune de Constantine en collaboration avec la chambre du commerce et d'industrie organisent actuellement une foire commerciale où l'on écoule des produits d'utilité scolaire à des prix un peu bas mais qui ne reflètent pas la qualité requise.En parallèle, le marché noir du manuel scolaire bat son plein aux quatre coins de la cité. Alors que les responsables ont rassuré les associations des parents d'élèves sur la disponibilité des livres au niveau des établissements. Tout ce bazar incontrôlable fait grimper les dépenses des ménages. Toutefois, il faut avouer que les différents commerces de Constantine ont été pris d'assaut dès la première quinzaine du mois du jeûne. Il fallait guetter les habits bien avant l'entame de la rentrée. De ce fait, les commerçants qui ont presque vidé les boutiques, croisent les doigts pour écouler d'autres tenues à l'occasion des fêtes de l'Aïd. Sur un autre plan, les Constantinoises mettent les dernières touches en répondant à la tradition des gâteux. Les premiers plateaux vont chez les boulangers. Les enfants, eux, passent chez le coiffeur pour la traditionnelle coupe de cheveux de l'Aïd. Une ruée qui caractérise les derniers jours du Ramadhan, avec son cortège de dépenses aux dépens de la modeste bourse.