De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Ces trois derniers mois, les familles ne cessent d'être confrontées à des dépenses particulières d'autant que la rentrée scolaire, le Ramadhan, l'Aïd et les vacances ont coïncidé. Même les familles aisées n'ont pu supporter ces dépenses importantes. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, la situation de nombreux citoyens est identique, es salaires ne sont plus en mesure de supporter l'augmentation des prix des différents produits. Une virée dans les marchés nous a montré que les citoyens prennent tout leur temps pour faire des achats. Ils préfèrent s'informer sur les prix et faire les magasins dans le but d'économiser un peu d'argent pour ne pas dire retarder un peu leurs dépenses. Khalifa, fonctionnaire habitant le chef-lieu de la wilaya, s'est habitué à faire ses achats dans les marchés de la ville de Khemis Miliana où les prix sont acceptables. Pour lui, la différence de prix dépasse largement 10 DA/kg pour les fruits et légumes. «La viande est cédé à des prix raisonnables dans cette ville très peuplée», dira-t-il. Même avec les frais de transport, il trouve le prix de revient acceptable. Abdelkader, un enseignant qui se déplace deux à trois fois par semaine avec ses collègues en voiture vers les marchés de la ville de Khemis Miliana voit que les commerçants appliquent des prix à la portée de toutes les bourses : «On trouve des produits de qualité à des prix raisonnables.» Si les exigences du mois de Ramadhan en matière de fruits, de légumes et de viandes ont épuisé les familles, les fournitures de la rentrée scolaire et de l'Aïd sont venues compliquer un peu plus leur situation. Les parents sont ainsi obligés de s'endetter dans le but de satisfaire les besoins de leur famille et de leurs enfants. Pour Kouider, il est pratiquement impossible de subvenir aux besoins d'une famille surtout avec l'augmentation des prix et le maigre salaire qu'il perçoit. «Je finis souvent le mois avec des dettes», dira-t-il. Selon lui, nombreuses familles ne s'en sortent qu'avec un deuxième revenu. Cependant, il n'est pas facile de trouver un autre travail surtout pour les personnes relevant de la fonction publique qui n'ont pas le droit d'exercer une autre fonction. Pour notre interlocuteur, dans d'autres pays il est possible d'augmenter son revenu en optant pour plusieurs emplois si l'individu est en bonne santé et peut supporter le rythme de travail. «Mon frère vit dans un pays étranger et il travaille jour et nuit ; il ne se repose que quelques heures ; son engagement et sa bonne santé lui permettent de gagner beaucoup d'argent», dira-t-il, estimant qu'il est anormal qu'on interdise à une personne touchant un maigre salaire maigre de gagner un supplément d'argent en travaillant. Certains travailleurs versent dans l'informel pour subvenir à leurs besoins, vu la dégradation du pouvoir d'achat. Même les femmes aux foyers, conscientes de la situation, contribuent à l'amélioration de la situation financière du ménage en procédant à la vente du pain ou d'autres produits qu'elles préparent. Dans les rues et les différents marchés on aperçoit aujourd'hui de nombreux garçons et filles exposer du pain traditionnel, des figues et autres produits afin de gagner un peu d'argent, lequel servira à l'achat des articles scolaires. En somme, les citoyens au niveau de la wilaya de Aïn Defla ont d'énormes difficultés à faire face à cette rentrée sociale qui coïncide avec le Ramadhan et l'Aïd ; les familles nécessiteuses n'ont d'autre choix que d'attendre la réaction des chargés de la solidarité nationale, lesquels ont un très grand nombre de personnes à satisfaire.