La décision d'interdire le débarquement des véhicules importés au port d'Alger à partir du 1er octobre ne semble nullement gêner le patron de Cevital, Issad Rebrab, même si cette mesure pourrait engendrer la hausse des prix des voitures au centre du pays. «Nous devons nous conformer aux décisions des pouvoirs publics», a-t-il déclaré au forum d'El Moudjahid, justifiant cet éventuel écart des prix par le fait que leur acheminement des ports de Mostaganem et de Djendjen vers la capitale a un coût financier. Le P-DG du groupe Cevital, dont une de ses filiales est la représentante officielle de la marque coréenne Hyundai, a, tout en réaffirmant son appui aux mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009, rappelé que le port d'Alger est condamné à se déplacer «si l'on veut que les coûts de fret des marchandises de nos importations reviennent à des standards internationaux et non des coûts exorbitants comme c'est le cas de nos jours. Ainsi, le fret d'un conteneur de 20 pouces, qui part de Singapour vers Rotterdam [soit près de 4 000 km], revient à 500 dollars alors que le même conteneur venant de Marseille à destination du port d'Alger revient à 1 000 dollars. C'est dire tout l'intérêt du pays à construire au plus vite de nouvelles infrastructures portuaires plus aptes à traiter rapidement des volumes de fret très important». Pour en revenir aux dernières mesures contenues dans la LFC, il relèvera qu'elles sont légitimes et totalement en faveur des opérateurs nationaux : «Aucun opérateur économique ne peut être contre les mesures prises dans le cadre de la LFC car elles encouragent l'émergence d'une économie nationale productive. C'est là notre salut.» Il dira que l'Algérie a de sérieux atouts pour s'en sortir. Et pour preuve, «très peu de pays ont les potentialités de développement économique que recèle l'Algérie. Notre pays a tout pour connaître une croissance économique à deux chiffres», a-t-il affirmé. Il conditionne cependant la concrétisation de cet objectif à la réunion de cinq préalables. Il s'agit, a-t-il dit, «de libérer les initiatives et les énergies, de bien gérer son temps, d'instaurer le dialogue et la concertation, d'investir dans des secteurs à forte valeur ajoutée et dans une dimension mondiale, et d'extirper la méfiance pour instaurer la confiance entre Algériens». Il a mis l'accent, en outre, sur l'importance d'«élaborer une stratégie nationale basée sur la compétitivité internationale». Evoquant la réussite de Cevital, M. Rebrab a expliqué que le groupe, qui a investi dans des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée, a acquis les dernières technologies et accordé une grande importance à la formation de la ressource humaine. «Si Cevital est compétitif aujourd'hui sur le plan national et international, c'est parce que nous investissons toujours davantage. 40% des bénéfices du groupe sont à chaque fois réinvestis, alors que 59% servent à participer au budget de l'Etat à travers le payement des impôts», a-t-il indiqué. Il a précisé, dans ce contexte, que la contribution de Cevital au budget de l'Etat est passée de 2,25 milliards de dinars par an en 1999 à 35 milliards de dinars par an en 2008. Toutefois, il a souhaité l'amélioration davantage de l'environnement de l'entreprise, notamment au niveau des administrations et de la formation des cadres. M. Rebrab a fait savoir, en guise de clôture des débats, que son groupe compte créer des centres de formation professionnelle et une université Cevital pour former les cadres qui seront chargés de diriger les unités du groupe. «Nous visons en somme à mettre à la disposition du pays une pépinière de cadres expérimentés dans différents domaines industriels et de services», a-t-il conclu. Z. A.