Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
"La réalisation de ports en eaux profondes est indispensable" M. Rebrab appelle à la création de centres de compétitivité pour permettre le développement de l'entreprise
Les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009 ne sont pas contraires aux intérêts économiques de l'Algérie. Le P-DG de Cevital, Issad Rebrab, qui était, hier, l'invité du centre de presse d'El Moudjahid a appuyé son soutien aux nouvelles mesures gouvernementales, estimant qu'elles encouragent l'investissement national productif. Il soutient que l'Etat encourage l'investissement générateur d'emplois et de richesses, l'idéal pour le développement d'une véritable économie nationale. S'exprimant avec plus de détails, l'homme d'affaires algérien a relevé trois mesures essentielles, à savoir la suppression des crédits à la consommation, un contrôle plus attentif des paiements extérieurs et un train de mesures visant à encourager la production nationale, et ce dans le seul but, selon lui, "de limiter la consommation basée sur l'importation, laquelle, comme vous le savez, affaiblit l'économie nationale". Mieux encore, il a déclaré qu'"il faut bien que les pouvoirs publics se penchent sur la période de l'après-pétrole, à travers la diversification de l'activité économique en créant de nouvelles richesses", et d'ajouter que "les pouvoirs publics doivent gérer le pays d'un point de vue macro-économique". A propos de la suppression du crédit à la consommation, M. Rebrab a affirmé qu'"il était temps de prendre une telle mesure, les ménages commençaient à être surendettés, et les consommateurs achetaient des produits importés de l'étranger ce qui a fait que la facture des importations a explosé". Pour ce qui est du contrôle plus attentif des paiements extérieurs et l'instauration du crédit documentaire (Credoc), il a applaudit cette décision, car, d'après lui, "cette mesure offre des garanties au fournisseur et à l'acheteur de la marchandise" et de préciser que "le Credoc est une pratique normale pour toute entreprise qui traite à l'international. C'est un instrument qui assure la transparence des opérations commerciales, notre groupe est entièrement favorable au recours systématique à cet outil", a-t-il dit. Evoquant la nouvelle mesure portant sur l'interdiction de débarquement de véhicules importés au port d'Alger, M. Rebrab a souligné que "le transport des véhicules vers Alger coûtera plus cher et sera répercuté sur le prix du véhicule" C'est ainsi, qu'il a appelé à déployer davantage d'efforts pour construire des infrastructures portuaires qui s'avèrent les poumons de l'économie algérienne ; il a aussi appelé à réaliser des centres de compétitivité pour permettre le développement des entreprises. "La réalisation de ports en eaux profondes est indispensable", a-t-il tenu à préciser. Il a cité l'exemple du port d'Alger qui, selon lui, est étouffé par la capitale et lui-même étouffe la capitale, il est donc condamné à être transféré. Cinq règles pour une économie réussie Dans ce même ordre d'idées, le patron de Cevital a appelé à une concertation entre le gouvernement et les opérateurs économiques quant aux questions liées à l'économie du pays. Ainsi, pour avoir des entreprises compétitives, ces dernières doivent investir dans des créneaux porteurs, selon le P-DG de Cevital, il faudrait aussi qu'elles soient installées à proximité des ports afin de réduire le coût des logistiques. Il est également indispensable d'investir dans la formation, "l'élément humain est un élément clé", a-t-il soutenu. Dans ce cadre, il a énuméré cinq préalables qu'il faut prendre en considération, il s'agit d'extirper la méfiance et installer la confiance. "Il est tant dans notre pays d'installer la confiance, une économie basée sur la méfiance est vouée à l'échec", a-t-il précisé. Il s'agit aussi de libérer les initiatives. A ce sujet il a appelé toutes les administrations à faciliter la création d'entreprises. Il faut aussi gérer le temps convenablement, d'instaurer le dialogue et la concertation entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, et de ne pas investir juste pour investir, il faut viser des secteurs à forte valeur ajoutée. 40% des résultats du groupe sont réinvestis Sur un autre chapitre portant sur la réussite du groupe, le patron de Cevital a estimé que celle-ci est due au fait que "nous investissons la quasi-totalité de nos résultats". En effet, 59% des bénéfices du groupe vont vers le budget de l'Etat et ce, sous forme d'IRG, de TAP, de TVA, IBS… "nous sommes fiers de cela", a-t-il affirmé. 40% des résultats sont réinvestis et 1% est distribué comme dividendes aux actionnaires du groupe. La stratégie du groupe est d'investir dans les dernières technologies et dans des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée, et par la suite dégager les excédents à l'étranger. "Nous n'avons pas de problème pour nous développer, mais nous rencontrons deux contraintes", a expliqué M. Rebrab. Il s'agit de l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et d'investir dans le volet ressources humaines. "Nous avons déjà investi dans la formation et nous allons encore le faire davantage en créant des centres de formation professionnelle", a-t-il précisé, et d'ajouter que "le souci de Cevital est de répondre aux besoins nationaux et d'apporter un plus, de créer une pépinière de cadres performants". D'autre part, M. Rebrab est revenu sur le fameux projet de Desertec, auquel Cevital prend part aux côtés de 12 compagnies, en majorité allemandes, qui ont signé, le 13 juillet dernier à Munich, un mémorandum d'entente en vue de créer un bureau d'études : Desertec Industrial Initiative (DII). Cette initiative a pour objet l'analyse et la mise en place d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d'une production d'énergie sans émission de CO2 dans les déserts d'Afrique du Nord. Selon M. Rebrab, "cette association d'entreprises souhaite l'intégration d'autres pays. Le but est de convaincre tous les pays du monde à investir dans un tel projet grandiose qui va assurer l'énergie durable, inépuisable et écologique". A noter que Cevital est la seule entreprise africaine présente dans ce projet. Nassima Bensalem