Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital, a déclaré, hier sans détour, son soutien total aux mesures prises par le gouvernement à travers la loi de finances complémentaire 2009. « Qui peut être contre un train de mesures visant à encourager la production nationale et la substituer aux importations », a notamment déclaré le patron de Cevital, qui estime que « notre seul salut est de diversifier les richesses industrielles, agricoles et les services », afin de préparer l'après-pétrole. Interrogé sur son soutien à l'élection du président de la République, Rebrab a égrené les projets ambitieux de Bouteflika relatifs à la création de millions d'emplois, de logements et autres infrastructures, avant de clamer : « Nous nous inscrivons dans le programme du président de la République et nous en sommes fiers. » Issad Rebrab, qui intervenait dans le cadre du forum organisé par le quotidien El Moudjahid, a par ailleurs synthétisé la LFC 2009 en trois mesures essentielles : suppression des crédits à la consommation, contrôle plus attentif des paiements extérieurs et la limitation des importations. Il dira que la LFC 2009 permet de rétablir les équilibres en limitant les sorties de devises, en empêchant le surendettement des ménages et en renforçant l'économie nationale. Il a ensuite exprimé sa satisfaction et salué la clairvoyance des pouvoirs publics pour faire face à la situation de crise actuelle. A propos de l'arrêt des crédits à la consommation, le patron de Cevital a estimé que le gouvernement a voulu éviter au pays le même scénario vécu après le faste des années 1980 lorsque l'argent du pétrole était dépensé sans compter pour les importations, menant le pays quelques années plus tard à une situation de cessation de paiement. A propos de la suppression des paiements par transfert et l'instauration du crédit documentaire, Rebrab souligne que la mesure, largement appliquée à travers le monde, est une garantie pour le fournisseur et l'importateur et permet d'assurer à l'acheteur des marchandises conformes en tous points à la commande. 59% des recettes vont au budget de l'état Selon Rebrab, les délais de paiement de 90 jours que certains fournisseurs accordent à leurs clients ne sont pas incompatibles avec le crédit documentaire « Il faut juste être un client sérieux et bancable », tient à affirmer le patron de Cevital, qui précise que pour son groupe le problème ne se pose pas. « Avant la LFC 2009, nos opérations ont toujours été menées à 99,99% par le biais du crédit documentaire et cela ne nous a jamais gênés », a-t-il ajouté. Même à propos de l'interdiction du déchargement des véhicules au port d'Alger, le patron de Cevital dont le groupe est directement concerné reste serein, trouvant du bon sens à la mesure prise pour désengorger le port de la capitale étouffé par la ville. Rebrab reconnaît tout de même que la mesure va coûter nécessairement de l'argent aux importateurs de véhicules qui devront payer les frais de transport supplémentaires pour acheminer une partie de la cargaison importée vers le centre du pays. « Les pouvoirs publics doivent penser à développer l'infrastructure portuaire et aéroportuaire pour permettre un meilleur essor à notre économie », concède le patron de Cevital A une question sur « les largesses » que le groupe Cevital aurait obtenu de la part du pouvoir pour arriver à sa position actuelle, Rebrab répond en disant que « toutes les entreprises privées publiques ou étrangères sont logées à la même enseigne ». Il soulignera que la réussite de Cevital est due au travail accompli par le groupe qui a investi dans des secteurs porteurs et des technologies avancées et qui « a pu être compétitif sur le plan national et international ». « Nous investissons la quasi-totalité de nos résultats dans la création de richesses. Par ailleurs, 59% de nos recettes vont au budget de l'Etat (impôts et droits de douanes) et nous en sommes fiers », clame Rebrab, qui poursuit en disant que « 40% sont réinvestis et seul 1% est distribué sous forme de dividendes ». Il ajoutera :« La contribution de Cevital au budget de l'Etat est passé de 2,25 milliards de dinars par an en 1999 à 35 milliards de dinars par an en 2008. »