à chaque fois qu'une région du pays est frappée par un drame, les citoyens viennent de façon spontanée en aide aux gens touchés. Que ce soit un séisme, des inondations ou un incendie, la réaction de la population a toujours été la même aussi bien dans les instants qui suivent les faits que dans la gestion des dégâts. Un élan de solidarité agissante a été constamment constaté. Les aides fusent de partout jusqu'à faire oublier aux rescapés la douleur de ce qu'ils viennent de subir. Officiellement, on a préféré dans certains cas organiser une opération téléthon pour s'assurer une récolte importante de nature à réparer le plus vite possible les dégâts occasionnés par le drame. L'opération bénéficie de la médiatisation de la télévision nationale. C'est ce qui s'est produit au lendemain du séisme qui a frappé la wilaya de Boumerdès et certaines wilayas du centre du pays. Une opération de solidarité a été dès lors lancée dans la perspective de ramasser de l'argent et venir en aide aux gens qui se sont retrouvés sans toit en l'espace de quelques secondes. S'il est certain que les Algériens, d'ici comme ceux établis à l'étranger, n'ont pas failli à ce qu'ils assimilent à un devoir de solidarité, il faudrait néanmoins souligner que la prise en charge réelle des victimes est loin d'être maîtrisée six ans après le séisme du 21 mai 2003. La preuve : des familles entières, hébergées, provisoirement selon les promesses des responsables, dans des chalets de fortune, n'hésitent pas à rappeler aux autorités locales les engagements que celles-ci n'ont pas tenus. Les rescapés en veulent ainsi aux autorités locales parce qu'ils savent pertinemment que l'argent de la solidarité des Algériens n'a pas servi à réparer les dégâts. Après un an, deux ans, puis trois à vivre dans des chalets de misère, les familles ont fini par ne plus rien attendre de la part des responsables locaux. Six ans après le séisme qui a ébranlé Boumerdès et ses environs, des centaines, voire des milliers de familles continuent en effet à souffrir dans des conditions de vie insupportables. Des conditions qui se résument en l'absence de toutes les commodités : eau potable, assainissement, électricité et autres aménagements. Une telle situation n'a pas manqué de mettre en colère les populations qui réclamaient tantôt de l'eau, tantôt de l'électricité. Des doléances ont été également entendues du côté de la wilaya de Aïn Témouchent dans l'ouest du pays. Les populations de la localité de Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, attendent elles aussi une prise en charge qui tarde à venir malgré l'argent récolté à travers le téléthon qui s'en est suivi. C'est dire que l'argent de la solidarité ne profite pas forcément aux gens touchés par les séismes et autres phénomènes de la nature. D'où la nécessité de mettre en place des mécanismes de suivi et de contrôle des fonds destinés à la prise en charge des familles en détresse. A. Y.