Photo : Riad Par Rachida Merkouche Les syndicats autonomes de l'éducation reviennent à la charge avec l'appel à une grève le 5 octobre prochain et à un rassemblement des cadres syndicaux devant le ministère de l'Education nationale à la même date, saisissant ainsi l'occasion de la Journée mondiale de l'enseignant. La troisième semaine de la reprise des classes risque de commencer par de fortes perturbations si le mot d'ordre lancé par l'Intersyndicale autonome de la fonction publique (à laquelle appartiennent le SNAPAP, le SATEF, le CLA et le CNES, à l'origine de l'appel, ndlr) est suivi. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, les syndicats, qui se font l'écho «des cris de détresse des travailleurs de l'éducation» et appellent à un arrêt de travail, déplorent la situation socioprofessionnelle «dramatique» des enseignants et de tous les corps de travailleurs de l'éducation, par la faute d'un «pouvoir d'achat érodé, d'un statut dévalorisant et déclassant des pans entiers de travailleurs» et de la précarisation de la relation de travail induite par la contractualisation, «avec son lot de négation de droits», tout comme ils dénoncent la «confiscation des libertés syndicales». Ils font également état du marasme de l'école algérienne, dû, lit-on dans le communiqué, à une réforme aléatoire, à un déficit flagrant de moyens, à une surcharge des classes et de l'emploi du temps des élèves. Réagissant également à titre individuel, le syndicat du regretté Redouane Osmane invite les enseignants à se mobiliser «en force» pour un boycott, la journée du 5 octobre prochain, afin de réagir à «la gestion aléatoire et autoritaire du ministère de l'Education». Utilisant le slogan «défendons nos métiers, défendons l'école publique», le Conseil des lycées d'Algérie a rendu public un communiqué dans lequel il appelle à un mouvement de protestation, prône une école publique de qualité et réitère ses revendications, à savoir l'élaboration d'un statut particulier valorisant, la révision du régime indemnitaire et une retraite après 25 ans de service. Dans le communiqué en question, le CLA s'inquiète de la réduction des effectifs «dans la perspective incertaine d'héberger des écoles préparatoires aux grandes écoles» alors que «des lycées survivent dans des locaux précaires». Il revient sur la problématique des recrutements dont la date n'a pas été fixée, au moment où «le secteur accuse un manque de 25 000 postes budgétaires» et où «des contractuels ayant mené le mouvement pour leur intégration sont traînés devant les tribunaux». L'obligation faite aux licenciés de posséder un master alors que la première promotion vient de sortir, et «seulement dans quelques matières», signifie pour le CLA «une justification pour ne pas recruter et encourager le système LMD». Selon lui, la tutelle s'est engagée dans «une fuite en avant» afin d'«éviter un débat réel autour des revendications légitimes des travailleurs de l'éducation […] et de l'évaluation des résultats de la réforme du système éducatif 10 ans après», à travers le débat sur le week-end universel et la couleur du tablier. Le CLA compte en tout cas sur la même mobilisation que celle de la première journée de la rentrée scolaire et sur une unité d'action contre «le mépris et l'autisme de la tutelle».