Photo : Riad Par Rachida Merkouche L'éducation se résume, décidément, à un bras de fer entre la tutelle et les syndicats autonomes qui se disputent le dernier mot, voire la suprématie. Qu'importe, semble-t-on nous dire, le devenir des élèves qui sont pris en otage dans cette bataille. A moins de deux mois de l'examen du baccalauréat, la grève reprend dans les lycées à travers 12 wilayas du pays pour durer autant de jours que ceux concernés par une ponction sur salaire. Soit 9 jours de débrayage entamé hier en réponse à la sanction prise par le ministère de l'Education nationale, mais aussi pour le non- payement des arriérés de salaires tel que promis par le ministère et le refus de l'administration dans certaines wilayas de permettre aux syndicalistes de se réunir. Tout porte à croire que l'inconscience règne dans les rangs de la corporation dont certains ont choisi de réagir à ce qu'ils considèrent comme un châtiment, en châtiant à leur tour les élèves par le gel des cours. Au moment où les enseignants du secondaire devraient s'atteler à rattraper l'immense retard cumulé durant les deux précédents mouvements de grève, ils ont préféré déserter les classes et causer un retard supplémentaire. Ce qui va inéluctablement influer sur la continuation des programmes dont l'achèvement est sérieusement compromis. De son côté, le ministère de l'Education nationale n'a rien fait pour éviter que la situation se détériore de cette façon après le gel de la dernière grève. Bien au contraire, au lieu de persister dans l'apaisement dans l'intérêt des élèves, le premier responsable du secteur a opté pour des représailles à travers des retenues sur salaire. Ministère et syndicats ont été en tout cas mal inspirés en s'affrontant sur un terrain où la balle ne peut qu'atteindre les potaches qui ne savent plus à quel saint se vouer. D'autant que le mouvement a été massivement suivi, hier à son premier jour, dans de nombreux établissements des wilayas dont les bureaux du CNAPEST ont opté pour la grève. Le résultat positif dont pourrait se targuer ce syndicat ne peut être celui de l'enseignement qui prend un sacré coup à chaque débrayage.