Photo : Riad Par Rachida Merkouche L'arrêt de travail auquel a appelé le SNAPEST ne semble pas avoir été entendu hier par les enseignants, de l'aveu même de ce syndicat initiateur du mouvement qui reconnaît un taux de suivi assez faible. Peu d'établissements ont été boudés hier, les cours ayant eu lieu normalement dans pratiquement plusieurs régions du pays. Une adhésion quasiment absente a été constatée dans la capitale et dans certaines wilayas du pays où cette formation syndicale n'est pas active, ou pas représentée. Nombreux sont les enseignants affiliés au CNAPEST et à l'UNPEF qui comptent faire cause commune et débrayer le 24 de ce mois, tournant le dos au SNAPEST, lequel a préféré faire cavalier seul, au risque de ne pas peser lourd dans la balance auprès de la tutelle. Là où les adhérents du SNAPEST sont plus nombreux, le suivi a été variable en ce premier jour d'un mouvement qui va s'étirer sur une semaine. Dans une conférence de presse qu'il a animée hier, le secrétaire général de ce syndicat, M. Meziane Meriane, a annoncé un taux d'adhésion de 41 % à travers le territoire national. L'objectif est le même pour tous les syndicats autonomes qui recourent une nouvelle fois à la grève, à savoir la fixation d'un délai pour la mise en application du régime indemnitaire. L'autre point concerne la prime de rendement calculée sur la base de 40 % du salaire et qui aurait été ramenée à 20 %, ce que rejettent les syndicats et qu'un représentant de la tutelle, qui n'est autre que le conseiller du ministre, a infirmé en déclarant qu'il s'agit là de simples rumeurs. L'objectif est donc le même, mais les actions devant aboutir à la satisfaction des revendications sont menées séparément, le mouvement à mener le 24 du mois en cours doit être précédé d'un débrayage qui sera initié par le Conseil des Lycées d'Algérie (CLA), le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) et le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Une guerre de leadership semble s'être emparée du mouvement syndical, notamment dans le secteur de l'éducation où l'on constate que la lutte syndicale obéît à d'autres critères que l'aboutissement des revendications. Etre la locomotive des autres formations paraît plus important que tout le reste, y compris l'intérêt des élèves qui est sacrifié comme on peut le constater avec la multiplication des grèves. En tout cas, les assurances données par le ministre de l'éducation n'ont rencontré jusque-là que l'indifférence des enseignants qui affirment ne pas y croire et qui exigent une date précise pour la concrétisation de sa promesse.