De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Par ses zones agraires hautement potentielles, soit 60% et ses aires intermédiaires estimées à 40%, elle s'attribue par excellence la vocation céréalière. Le sol réservé à cette culture est de l'ordre de 130 000 ha/an. C'est en quelque sorte les conditions climatiques «semi-arides» qui favorisent ce genre de culture reposant à 99% sur la pluviométrie en hiver et au printemps. Le restant des aspersions dites «irrigations d'appoint» se fait à partir des retenues collinaires et autres ressources hydriques. Ce bon hasard climatique allié au professionnalisme des fellahs bien encadrés permet à Constantine de se spécialiser dans la semence. De fait, la Chambre d'agriculture de willaya (CAW) opte pour des vulgarisations et des visites permanentes en vue de mettre le monde de la jachère en lien avec ce qui se trame quand il s'agit de la culture. 14 agents sont mis en place par la CAW pour sensibiliser et encadrer à longueur d'année, en plus de l'organisation des journées scientifiques en collaboration avec l'université. Tous ces paramètres ont permis durant 13 ans à Constantine d'avoir une collecte inégalée en matière de céréales, tous types confondus. Le rendement annuel est de l'ordre de 1 million de quintaux, soit 16 quintaux/ha avec des performances variant de 22 à 25 quintaux/ha. La majorité des productions tendent vers des semences puisqu'elles constituent 70% de la récolte. C'est cette dernière spécificité, d'ailleurs, qui confère à cette wilaya le statut de «pilote» en matière de production céréalière. «Nous couvrons 40% de la demande nationale. De ce fait, la facture des importations des semences est réduite à néant», se félicite le président de la Chambre d'agriculture de wilaya, M. Achouri. Sans conteste, l'Etat en tire profit. «Au lieu de s'acquitter de 12 000 DA/le quintal, l'Algérie n'en débourse que 4 500 pour la même quantité», fera-t-il remarquer. Toutefois, l'expérience céréalière estimée gagnante est élargie à d'autres espaces. «Beaucoup de régions, dira Achouri, s'inspirent de notre méthode. Nous entretenons un jumelage permanent avec la wilaya de Tiaret.» 1 600 céréaliers répertoriés à Constantine Concernant une éventuelle fourchette de la production en cours, on nous fera part que les sorties combinées prévisionnelles sur la production céréalière n'ont pas encore été entamées. Elles auront lieu dans quelques jours. Du moins, des estimations préliminaires avancent des taux non loin de la production précédente. C'est-à-dire une «recette» de 1 million de quintaux dont on relève 850 000 exploitables, si l'on tient compte des pertes à la récolte et autres facteurs. On estime par ailleurs que les royalties devraient bénéficier davantage aux centres de recherche. Evoquant les zones agricoles à Constantine toujours au chapitre des céréales, le président de la chambre soulignera que «la capitale de l'Est est scindée en deux parties nord et sud qui renferme chacune six communes avec des rendements annuels basculant vers les communes nordiques, Zighoud Youcef, Benziad, Didouche, Benbadis. Mieux, il est des communes de la zone sud dont la superficie frôle des fragments du nord qui amassent un rendement appréciable». Cela dit, il importe de suivre l'itinéraire technique de l'agriculture pour espérer un rendement optimal : «C'est un canevas de surveillance qui garantit la bonne récolte. Allant du respect des dates aux conditions et facteurs de production. Huit mois durant, l'agriculteur devrait veiller au grain sans relâche.» Au plan chiffré, près de 1 600 céréaliers sont répertoriés au niveau de la wilaya parmi lesquels on estime 400 performants. Les agriculteurs qui ont obtenu des fonds générés par le RFIG sont au nombre de 640. Néanmoins, on déplore les latences générées par la Banque de développement rural (BADR) conformément à l'opération «guichet» unique qui fait associer en outre la Direction des services agricoles (DSA) et la CRMA. «Cette banque qui accuse un retard dans l'application de la directive relative à l'effacement de la dette est appelée à être souple dans sa démarche. La dette qui devait être payé en décembre dernier patauge…» lâche-t-on auprès de la Chambre d'agriculture. Une sollicitation en demi-teinte souhaitée par l'ensemble des céréaliers en vue de s'attaquer au prochain pari de ce nouveau plan de l'économie agricole et du renouveau rural. «On est lié par un contrat de performance dans la filière céréalière. Constantine est appelée à afficher de meilleures productions lors de ce quinquennat», a soutenu le président de la chambre, laquelle demeure à coloration céréalière majoritaire en raison du quota de son conseil d'administration. La CAW compte incessamment émettre une nouvelle approche pour rentabiliser toute parcelle agricole. C'est le principe de l'exploitation «intelligente» qui verra des cultures réparties entre céréales et légumineuses alimentaires et fourragères. L'idée devrait être développée en moins d'un mois par les spécialistes du secteur lors d'une manifestation.