Photo : Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Au niveau des agences bancaires que nous avons visitées à Bouira, nous n'avons pas enregistré de bousculade d'agriculteurs pour demander des renseignements sur le nouveau dispositif de crédit destiné aux agriculteurs, éleveurs, groupements d'agriculteurs, associations et unités de services agricoles. Ce dispositif, baptisé RFIG, devait en principe entrer en vigueur hier dimanche, en application des mesures arrêtées dans la loi de finances complémentaire 2008. Selon les fonctionnaires des agences bancaires visitées, il s'agit d'un crédit qui sera octroyé par les banques conventionnées, sous forme de prêts sans intérêt accordés aux exploitants agricoles pour une durée d'une année, pour l'achat de semences, d'engrais, de produits phytosanitaires, d'aliment de bétail pour l'élevage et autres matièrespremières et consommables nécessaires à chaque début de campagne agricole, notamment pour les cultures saisonnières. Indiquant n'être encore en possession d'aucun texte d'application de ce dispositif, le responsable de l'agence de la Banque algérienne du développement rural (BADR) de Bouira, M. A. Sihaki, dira que «le recouvrement des intérêts du crédit sera pris en charge par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Nous avons appris que les banques qui ont adhéré à ce dispositif sont pour le moment la Banque de l'agriculture et du développement rural [BADR] et la Banque nationale d'Algérie [BNA]». Selon des sources de la direction des services agricoles, l'agriculteur bénéficiaire rembourse le montant de son crédit à la fin de l'année et ouvre droit au paiement des intérêts par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. De plus, il pourra si nécessaire bénéficier d'autres crédits pour l'année suivante. Pour leur part, certains agriculteurs que nous avons rencontrés ont affirmé qu'ils venaient juste d'apprendre la mise en place dudit dispositif. Ils se sont montrés perplexes et confiants en même temps, mais la majorité n'a pas encore déposé de dossier au niveau des organismes financiers. Quelques-uns n'ont pas compris cette procédure lancée en association avec plusieurs banques alors qu'ils avaient l'habitude de traiter uniquement avec la BADR. A ce propos, M'barek A.B., un céréaliculteur de Bouira, s'est même interrogé sur le devenir de la banque agricole avec laquelle les agriculteurs étaient liés. D'autres agriculteurs affirment ne pas être près de s'engager, car ils ne sont pas sûrs de pouvoir rembourser au bout d'une année, compte tenu des aléas et des risques qui peuvent affecter les cultures, tels les maladies, les incendies et la sécheresse. D'autant plus que les assurances ne compensent pas facilement les agriculteurs qui sont victimes de catastrophes naturelles. Du côté de la chambre agricole de Bouira, M. Moumou nous a indiqué que les agriculteurs sont en train de constituer leur dossier et qu'il ne peut avoir déjà un aperçu sur l'écho suscité par le dispositif auprès de ces derniers.