Photo : Sahel De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine L'identification des risques est devenue depuis un certain temps une discipline capable de préserver la santé des individus et des biens. Elle permet de localiser les différents risques pouvant survenir dans le temps et de prévoir les meilleures solutions pour les atténuer ou les éviter dans un territoire bien déterminé.Si cette discipline s'appuie sur l'aménagement du territoire et sur les différentes notions relevant de cette vaste spécialité, il se trouve que de nombreux pays ne se sont rendu compte que dernièrement de son importance.L'impact des fortes précipitations sur les ensembles urbains et sur le milieu rural où se trouvent de grandes surfaces agricoles suscite de plus en plus l'intérêt des décideurs, lesquels sont convaincus que la mise en place d'une cellule spécialisée dans l'identification des risques est l'unique moyen pour éviter des pertes humaines et matérielles. Cependant, ce genre de cellule n'est pas encore opérationnel dans de nombreux pays, ce qui augmente l'impact de ces différents risques à caractère naturel. C'est pour cette raison qu'on entend parler de pertes humaines suite à des inondations dues au débordement des fleuves et oueds qui, pourtant, devaient faire l'objet d'opérations d'aménagement approprié. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla ou ailleurs, il se trouve que vu les différents dégâts engendrés durant les années écoulées, il reste encore beaucoup à faire pour garantir un bon niveau de protection aux personnes ainsi qu'à leurs biens. Les différentes opérations d'amélioration urbaine lancées dans un cadre d'urgence laissent encore apparaître des anomalies souvent prises à la légère à cause du manque de spécialistes dans le domaine. Cette carence ouvre la voie à des techniciens dans d'autres domaines d'intervention alors qu'ils ne sont pas à la hauteur de cette tâche. On arrive même, aujourd'hui, à voir certains élus et responsables imposer des solutions techniques à la place des ingénieurs, des architectes et des aménagistes qui, pour des raisons liées à leurs postes, préfèrent la marginalisation imposée plutôt que de défendre leur travail. «Ce n'est pas normal que d'autres prennent une décision technique à notre place», dira un ingénieur exerçant au sein d'une municipalité. Et de poursuivre : «Les décideurs, quant il s'agit de documents administratifs, font de leur mieux pour obtenir notre signature mais il ne prennent que rarement notre avis sur les questions techniques ayant des impacts à long terme.» Une virée dans certaines communes de cette wilaya nous a montré que de nombreuses opérations de réhabilitation des tissus urbains ont été lancées, mais ont provoqué la colère des habitants, lesquels trouvent que des travaux ne conviennent pas à certains endroits. Parfois, les différences de niveau dans la pose du carrelage sur les trottoirs rendent difficile l'évacuation des eaux pluviales. La qualité des études est souvent montrée du doigt par les observateurs qui ne cessent de rappeler qu'il faut accorder une durée convenable pour la réalisation des études et ce, afin de bien cerner les différents risques liés à la zone concernée. Le grand boulevard du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla a vu une opération d'aménagement jugée catastrophique par de nombreux spécialistes à cause de sa réalisation dans un cadre classé urgent. Il se trouve que de nombreuses familles victimes des intempéries de l'année écoulée, et habitant la ville de Khemis Miliana, souffrent encore en silence en l'absence de prise en charge et ce, en dépit du travail de recensement effectué par les services concernés. Une grande partie de ces familles attend ent encore les aides financières promises par les autorités locales et expriment leur crainte à l'approche de l'hiver. Par ailleurs, les services de l'ONA (Office national d'assainissement) de la wilaya de Aïn Defla continuent l'opération de nettoyage des réseaux d'assainissement permettant également l'évacuation des eaux pluviales. La présence des éléments de ces services est visible en plusieurs endroits des villes. En revanche, certaines municipalités tardent encore à procéder au nettoyage des regards et des caniveaux, ce qui risque de provoquer des dégâts importants à chaque précipitation. En somme, il reste encore beaucoup à faire dans cette wilaya pour atténuer les risques liés aux intempéries d'autant que le réseau hydrographique attend, depuis un certain temps, des opérations d'aménagement afin d'assurer une bonne circulation des eaux.