L'université est un mot dérivé du latin universitas qui signifie compagnie et corporation. Elle veut dire littéralement tournée vers l'unité. Communément, il s'agit d'un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir, sa conservation et sa transmission. Cet espace est devenu, avec le temps, l'univers où se prépare l'élite d'une nation. C'est un repère pour juger du degré d'évolution d'un pays. En Algérie, l'université est en pleine mutation. La tutelle s'évertue à donner des chiffres rassurants sur la prise en charge du secteur. La réalité est moins réjouissante. On ne peut plus limiter le rôle de l'université à la seule dispense du savoir. C'est un formidable monde d'échanges, de partage d'idéologies et de façonnement de la personnalité. On ne peut réduire les problèmes dont souffre l'université algérienne à l'hébergement, aux places pédagogiques ou aux bourses d'étudiants. C'est toute l'image de celle-ci qui est remise en question. A quoi sert aujourd'hui de faire des études supérieures ? Le déphasage existant entre la formation universitaire et les besoins du marché de l'emploi, la vie compliquée à laquelle sont astreints les étudiants et le manque d'ouverture sur le monde extérieur assombrissent l'image de l'université dans les esprits des citoyens. Comment les Algériens voient-ils leur université ? Qu'ils soient jeunes diplômés, nouveaux inscrits ou n'ayant jamais mis les pieds dans une fac, leurs impressions se rejoignent. Faire des études supérieures n'est plus un idéal. Une remise en question est indispensable. Rendre à l'université son statut d'antan, celui d'un espace hautement intellectuel, est urgent. Il ne s'agit pas qu'il soit le centre de remise de diplômes, mais plus vertueusement celui de la dispense du savoir. Là est le grand chantier à engager. Il y va de l'avenir du pays. S. A.