La pandémie de la grippe A (H1N1) inquiète de plus en plus non seulement le citoyen mais surtout le personnel de la santé. Sa propagation est devenue la bête noire des autorités sanitaires dans le monde entier, notamment en cette saison automnale où la surveillance doit être renforcée. En dépit de la production du vaccin, le risque est toujours ressenti. alors qu'en Algérie les autorités concernées rassurent la population quant à la disponibilité du vaccin, avant la fin du mois d'octobre. Ainsi, le premier arrivage de 20 millions de doses de vaccin contre la grippe A (H1N1), sur un total de 65 millions prévues, tel annoncé récemment par le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière, Saïd Barkat, sera réceptionné dans les prochains jours. Selon M. Barkat, le vaccin est entre quatre grands laboratoires et ils préfèrent d'abord fournir les pays européens (…) l'Algérie, avait-il précisé, sera parmi les 20 premiers pays à être servis, puisque c'est une explication biologique et ce n'est pas une fabrication à la machine. «Cela a mis du temps, ils préfèrent commencer par eux-mêmes. Nous sommes en train d'insister pour avoir au niveau de chaque laboratoire un quota», avait annoncé M. Barkat, alors qu'il assistait à un cours sur la prévention de la grippe porcine à l'occasion de la rentrée scolaire 2009-2010, tout en ajoutant : «Nous avons pris trois mois à l'avance, une option d'achat pour que 65 millions de doses et 20 millions de doses arriveront dans les semaines qui viennent». Mais aucune dose n'a été à ce jour réceptionnée par l'Institut pasteur d'Algérie (IPA), chargé notamment par le centre de référence du contrôle du produit et partenaire officiel du fournisseur français Sanofi Pasteur, division vaccin du groupe Sanofi Aventis. Selon certaines sources médicales, aucune structure hospitalière, n'a été informée de la date de la disponibilité soit du vaccin de la grippe saisonnière ou de cette nouvelle souche grippale, le virus A (H1N1), en l'occurrence. En dehors de l'Institut Pasteur (IPA) qui pourrait être l'importateur, officiel, de ce vaccin ? D'ailleurs aucune stratégie de vaccination pour cette année n'est à ce jour communiquée par le ministère de la Santé que ce soit pour la grippe saisonnière ou contre le nouveau virus de la grippe A (H1N1). Qu'en est-il par ailleurs du lancement de la campagne de vaccination ? Logiquement, elle devrait être lancée en cette mi-octobre. Mais aucune information n'a été, jusque-là livrée ni aux officines, ni aux structures hospitalières. Ce qui est clair, sur ce sujet, c'est que la vaccination, selon Barkat, touchera les populations les plus exposées en premier lieu, à l'instar des personnels du corps médical, des gardes-frontières, de la Douane, de la police, de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile. Viennent, ensuite, les populations estimées les plus fragiles devant la menace du virus, à savoir les personnes âgées, les personnes immunodéficientes et les femmes enceintes avant d'élargir cette opération au reste de la population. Quant à la posologie et aux doses à injecter pour que l'opération de vaccination soit efficace, le ministre n'a pas voulu trop s'avancer, indiquant que «cela dépend de l'approche des écoles et de la fabrication des vaccins, il y a des écoles internationales qui disent qu'il faut vacciner doublement, et il y a d'autres qui disent qu'une seule fois suffit». Dans l'attente de recevoir les premiers lots de ce vaccin, le premier responsable du secteur de la santé a tenu à rassurer la population en soulignant: «Nous avons pris toutes les précautions en cas de pandémie réelle qui s'étend en Algérie, que ce soit pour le traitement ou les moyens de protection». A titre d'information, le vaccin antigrippal ne passera pas cette année par le circuit des officines, il sera disponible uniquement au niveau des centres de vaccination publics. Une situation que le syndicat considère comme incompréhensible et inquiétante à plus d'un titre du fait que de très nombreuses couches à risque qui avaient l'habitude d'acquérir le vaccin auprès des officines se voient privées de ce moyen de protection. Malheureusement, pour plus d'information et d'explication, aucune source concernée n'est disponible. En somme, personne ne s'est prononcé sur la quantité des vaccins qui sera mise à la disposition de la population. Ni les autorités, encore moins le personnel médical. Que cachent-ils exactement ? En dépit des nombreuses tentatives des les joindre afin qu'ils s'expriment sur cette question, aucune réponse en vain. Des institutions sans interlocuteurs… N. B.