De notre envoyé spécial à Tiaret Salah Benreguia Les projets de transfert d'eau vers les régions enclavées, d'alimentation en eau potable, la réception des barrages, la réalisation des unités de dessalement d'eau de mer, visent selon le ministre des Ressources en eau, la satisfaction de tous les ménages mais aussi pour l'irrigation agricole. En effet, Abdelmalek Sellal, qui a effectué une visite d'inspection jeudi dernier dans la wilaya de Tiaret a réaffirmé, une fois de plus, la volonté des pouvoirs publics de mettre fin à la pénurie d'eau à travers tout le territoire national, et surtout faire face aux besoins en eau en cas de sécheresse pour une période de six ans. L'expérience vécue durant la fin des années 90, ne serait qu'un mauvais souvenir, laisse entendre Sellal. Et pour cause, l'Algérie œuvre, ajoute la même source, à travers cette multitude de projets dans le secteur de l'hydraulique, à «mobiliser tous les moyens pour assurer les réserves nationales en eau». Mettant à profit le taux national de remplissage ( 64%), ainsi que les nombreux barrages et les infrastructures de stockage d'eau construits ces dernières années, dépassant de ce fait, tout ce qui a été concrétisé dans ce domaine depuis l'indépendance, le ministre des Ressources en eau a voulu rassurer, depuis Tiaret, la population algérienne notamment en matière d'alimentation d'eau. «Il y a de bonnes conditions météorologiques, et nous sommes aux environs de 64% du taux national de remplissage des barrages, un taux qu'on n'avait pas vu depuis 30 ans» fulmine-t-il d'emblée. N'en restant pas là, puisque le gouvernement, aux dires du ministre, a prévu la constitution de trois «pôles» au niveau national servant de réserves en cas de pénurie ou de sécheresse. Le stockage des eaux du barrage de Takesbet assurera les réserves de la région du Centre, le barrage de Beni Haroun pour celle de l'Est, et le barrage de Gargar pour les réserves de la région ouest du pays. «Ces opérations permettent de satisfaire les besoins en eau en cas de sécheresse, alors qu'au sud du pays le problème ne se pose pas du fait de la présence de nappes phréatiques», explique plus loin l'orateur. Sur sa lancée, M. Sellal a rappelé que dans le cadre du prochain programme quinquennal (2009-2014), le gouvernement a prévu la création de 19 nouveaux barrages dont les appels d'offre pour cinq d'entre eux ont été lancés, dont un à Tiaret, alors que trois autres seront réalisés en 2010. «13 unités de dessalement de l'eau de mer ont été réalisées, avec une capacité de production de 2,5 millions de mètres cubes/jour. Trois autres infrastructures similaires sont prévues au titre du même programme, dont la mise en service», soutient-t-il. Dans le même registre, l'invité de Tiaret a fait savoir que 100 stations de traitement d'eaux usées ont été ou sont en cours de réalisation au niveau national, ce qui a permis actuellement de traiter 450 millions m3. «Cette capacité sera portée à 650 millions m3 en 2010 et 750 millions m3 à l'horizon 2014» souligne-t-il. S. B. L'eau doit être exploitée à Tiaret pour l'irrigation agricole, selon Sellal Concernant la wilaya de Tiaret, le ministre a mis l'accent sur l'irrigation agricole. Cette région réputée pour être de vocation agricole doit être, selon Sellal, le levier qui fournira et alimentera le pays en céréales et légumes secs. A cet effet, plusieurs barrages et stations d'épuration d'eau ont été inspectés par le ministre. Des instructions ont été données aux responsables locaux pour une meilleure gestion de cette ressource. A titre d'exemple, la même source a instruit les autorités concernées d'achever les travaux d'enlèvement des boues du barrage de Bekhadda dans la commune de Mechrâa Sfa entamés en juin 2009. Cette opération a nécessité un montant de 783 millions DA. Concernant la région de Tesnina qui a connu des dégâts suite aux dernières intempéries, le ministre a déclaré à la presse que les stations touchées «ont été vite remises au service et la population est alimentée normalement car des travaux ont été engagés». «On a également pris des décisions ce matin (avant-hier NDRL) pour protéger les stations de pompage d'eau au niveau de Tesnina et j'ai demandé carrément une étude globale pour régler d'une manière définitive tous les problèmes de cette région et non seulement certains points», précise-t-il.