L'Algérie a réalisé une avancée considérable en matière d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Les crises de l'eau et les périodes de sécheresse ayant profondément secoué le pays durant la fin des années 90 ne seraient qu'un mauvais souvenir. En effet, les projets de transfert d'eau vers les régions enclavées, d'alimentation en eau potable, la réception des barrages, la réalisation des unités de dessalement de l'eau de mer, visent selon les pouvoirs publics, deux objectifs : la satisfaction de tous les besoins en eau des ménages, ainsi que l'irrigation agricole. Le ministre des Ressources en eau, qui a multiplié, ces derniers temps, les visites de travail et d'inspection à travers les différentes wilayas du pays, travaille à la réalisation de ces deux objectifs en accélérant la cadence des travaux notamment au niveau des barrages et en se fixant un autre défi : dépasser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par l'ONU dans ce secteur. Comment ? La stratégie du gouvernement est la suivante : afin d'assurer la couverture des besoins en eau domestiques, industriels et agricoles, l'action en matière de sécurisation du pays en ressources hydrauliques a porté sur l'accroissement de la mobilisation de l'eau sous ses formes conventionnelle et non conventionnelle, selon un rapport élaboré par le ministère des Ressources en eau. A Tiaret, la semaine dernière, (c'est sa dernière sortie en date), le ministre des Ressources en eau s'est montré très intransigeant envers les autorités locales, même si les orientations et les décisions prises, laisse-t-il entendre, visent tout le territoire national. Donc, la volonté des pouvoirs publics de mettre fin à la pénurie d'eau à travers tout le territoire national, et surtout de faire face aux besoins en eau en cas de sécheresse, sont les préoccupations majeures des responsables de ce secteur. Elles reviennent tel un leitmotiv. Ainsi, pour Sellal, à travers cette multitude de projets dans le secteur de l'hydraulique, l'Etat veut «mobiliser tous les moyens financiers et humains pour assurer les réserves nationales en eau». Mettant à profit le taux national de remplissage (64%), ainsi que les nombreux barrages et les infrastructures de stockage d'eau construits ces dernières années, dépassant, de ce fait, tout ce qui a été concrétisé dans ce domaine depuis l'indépendance, le ministre des Ressources en eau a voulu rassurer, depuis Tiaret, la population algérienne notamment en matière d'alimentation d'eau. «Il y a des bonnes conditions météorologiques, et nous sommes aux environs de 64% du taux national de remplissage des barrages, un taux qu'on n'a pas vu depuis 30 ans», s'est-il félicité. Mieux, le gouvernement, aux dires du ministre, a prévu la constitution de trois «pôles» au niveau national servant de réserves en cas de pénurie ou de sécheresse. Le stockage des eaux du barrage de Taksebet assurera les réserves de la région du Centre, le barrage de Beni Haroun pour celle de l'Est, et le barrage de Gargar pour les réserves de la région ouest du pays. «Ces opérations permettent de satisfaire les besoins en eau en cas de sécheresse, alors que dans le sud du pays le problème ne se pose pas du fait de la présence de nappes phréatiques», avait-il expliqué. Sur sa lancée, M Sellal, a rappelé que dans le cadre du prochain programme quinquennal (2009-2014), le gouvernement a prévu la création de 19 nouveaux barrages dont les appels d'offres pour cinq d'entre eux ont été lancés, alors que trois autres seront réalisés en 2010. Résultat final : le parc des ouvrages hydrauliques sera composé de 72 barrages, dont la capacité de mobilisation est estimée à 7,4 milliards de m3. Dans ce sillage, 21 grandes adductions d'eau ont été réceptionnées. L'objectif : «remédier à la situation de déficit et réaliser les aménagements en aval des barrages construits mais non connectés». «13 unités de dessalement de l'eau de mer ont été réalisées, avec une capacité de production de 2,5 millions de mètres cubes/jour. Trois autres infrastructures similaires sont prévues au titre du même programme», soutient le premier responsable de ce secteur. Dans le même registre, l'invité de Tiaret a fait savoir que 100 stations de traitement des eaux usées ont été ou sont en cours de réalisation au niveau national, ce qui a permis actuellement de traiter 450 millions m3. «Cette capacité sera portée à 650 millions de m3 en 2010 et 750 millions de m3 à l'horizon 2014», souligne-t-il. S. B.