Pour les différents établissements universitaires éparpillés à travers le pays, l'heure est à la reprise des cours et de l'activité. Après l'achèvement des examens de rattrapage, c'est aujourd'hui qu'a lieu officiellement la rentrée universitaire 2009-2010. Selon les statistiques fournies par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, 1 164 137 étudiants (135 000 nouveaux, dont près de 60% de filles) rejoindront l'université. Tout le monde espère (famille universitaire et société civile) que l'année universitaire sera meilleure que les précédentes où, rappelons-le, les grèves et la violence rampante au sein des campus ont défrayé la chronique. Les responsables affirment que les établissements universitaires ont achevé les préparatifs que nécessite la rentrée pour l'accueil des étudiants. Tout en insistant sur le fait que l'année universitaire 2009-2010 s'inscrit dans le cadre de la poursuite des réformes visant l'amélioration de la qualité de la formation universitaire, outre le fait de permettre à l'université algérienne de relever les défis dictés par l'émergence de la société de l'information et l'économie de la connaissance, ils affirment que toutes les dispositions ont été prises afin de rendre les inscriptions moins contraignantes. En plus de la charte du nouvel étudiant, les responsables concernés mettent en évidence le fait que, dans le souci d'une plus grande transparence dans le traitement des fiches de vœux et de la rationalisation des choix de l'étudiant, les préinscriptions, les confirmations des inscriptions et les recours ont été effectués exclusivement par le seul mode électronique. Sur le plan pédagogique, les étudiants seront pris en charge par 35 000 enseignants (dont 7 000 de rang supérieur), ce qui fera une moyenne d'un enseignant pour chaque 30 étudiants. S'agissant des nouveautés, il y a lieu de noter que la nouvelle rentrée universitaire se distingue par l'ouverture de filières d'inscription nationale, notamment dans les matières scientifiques et technologiques, d'un centre universitaire, de 4 écoles supérieures nationales et de 56 résidences universitaires. En outre, il est prévu que des écoles supérieures de technologie, de journalisme, de sciences politiques et d'administration soient opérationnelles dès cette rentrée. Mais, incontestablement, ce sont les classes préparatoires aux grandes écoles qui focaliseront le plus l'intérêt. Créées dans le cadre de la démarche qualité et promotion de l'excellence, ces classes semblent avoir connu l'adhésion d'un nombre appréciable de bacheliers (26 500 postulants). Il va sans dire que, au regard du nombre limité de places ouvertes, des moyennes d'admission minimales ont été instaurées. C'est ainsi que, pour les classes préparatoires en sciences et techniques, en sciences économiques, commerciales et de gestion, en architecture et en informatique, des moyennes, respectivement, de 12,02 ; 12,81 ; 12,65 et 12,96 sont exigées. La rentrée universitaire 2009-2010 se caractérise également par l'élargissement du système LMD avec de nouveaux diplômes de licence, master et doctorat. L'opération de connexion entre les bibliothèques des établissements permettra de renforcer le système de bibliothèque numérique et d'information scientifique et technique. S'agissant de la formation en doctorat et de la formation des formateurs, il a été décidé l'ouverture de 7 184 postes de formation en magister, 2 240 postes de troisième degré «LMD» et 2 450 postes de spécialités en médecine. Les écoles de doctorat seront au nombre de 83 et couvriront toutes les spécialités. Pour ce qui est de la post-graduation, il y a lieu de noter qu'à partir de cette rentrée universitaire, les bourses des étudiants seront augmentées de 50%. Une bourse mensuelle de 12 000 DA sera instaurée (pour la première fois) au profit des étudiants de doctorat. Au sujet du passage au week-end semi-universel, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avait, quelques semaines avant l'actuelle rentrée universitaire, plus précisément au cours de la conférence nationale des chefs d'établissement, appelé les responsables de son secteur à s'organiser afin que ce changement n'influe en rien sur le cours des choses. Il soulignera que le vendredi restera un jour de repos officiel alors que le samedi sera une journée ordinaire de repos. Les responsables des établissements universitaires étaient invitées à s'organiser et à revoir leur planning pour bien gérer cette situation et récupérer les cours donnés le jeudi dans l'ancien système. En guise de perspectives d'avenir, le ministre a indiqué que plusieurs projets de loi sont soit finalisés au niveau du gouvernement, soit à l'étude au niveau de son ministère ou en cours d'élaboration. Ainsi, pour les étudiants et les enseignants, une nouvelle année commence. D'aucuns estiment qu'elle s'annonce difficile surtout lorsqu'on sait qu'un malaise règne au sein du corps des seconds cités, déçus par des conditions socio-économiques des plus défavorables. Même s'il est indéniable que l'Algérie est le seul pays au monde qui assure une place pédagogique au bachelier (outre le fait qu'il suive son cursus universitaire gratuitement), il n'en demeure pas moins que des difficultés persistent. Celles-ci ne peuvent être surmontées que par un dialogue amorcé dans un esprit empreint de franchise et de responsabilité. B. L.