Photo : Riad Par Karima Mokrani Il y avait foule hier à la faculté centrale d'Alger. L'établissement s'est animé dès le matin et a repris ses mouvements d'avant les vacances. Le temps ensoleillé aidant, de nombreux étudiants faisaient le tour de la faculté sans se lasser, cherchant des informations, remplissant des formulaires… et révisant les dernières notes de l'examen de rattrapage. C'est aussi l'occasion de se retrouver entre amis, entre collègues. En fait, c'est la rentrée universitaire annoncée officiellement pour la journée d'hier mais qui semble avoir commencé il y a déjà plusieurs jours. «Pas de cours dans l'immédiat […] Nous sommes encore en période de rattrapage. Nous avons commencé le 23 septembre dernier et nous devons terminer demain», affirment deux étudiantes en lettres arabes. Une jeune fille sort du département de médecine et affirme qu'elle y était pour le test de résidanat. Une autre se rend dans celui de pharmacie pour demander des renseignements sur le test de résidanat mais dans sa spécialité. «Les étudiants en médecine passent le test aujourd'hui. Nous le passerons dans deux jours normalement. Je suis venue confirmer l'information», explique l'étudiante. Un autre étudiant, rencontré à la sortie de la faculté, affirme qu'il est venu s'enquérir des modalités d'inscription pour le magister en lettres arabes. Les choses se passent de façon très normale si l'on en juge par le calme et la sérénité des étudiants mais aussi du personnel mobilisé pour l'accueil et l'orientation. «Seuls les étudiants en interprétariat commencent les cours aujourd'hui. D'autres terminent leur examen de rattrapage, d'autres passent un concours», indique un agent d'accueil. L'organisation est bonne, la sécurité y est, de l'avis des étudiants. Ceux de première année semblent quelque peu perdus mais trouvent vite les réponses à leurs doléances. A l'école de commerce, non loin de la faculté centrale, il y a moins de monde et moins d'ambiance. C'est normal, dira un homme à l'entrée de l'établissement. «C'est une école, non une université», poursuit-il. Les élèves de première année n'y sont pas : «Ils sont à Draria.» Les autres passent leur examen de rattrapage. Dans les autres établissements universitaires d'Alger comme dans d'autres wilayas du pays, l'ambiance est pratiquement la même : rattrapage, test de résidanat, concours de magister, etc. Certains étudiants procèdent aux formalités d'usage pour un éventuel transfert d'une filière à une autre ou d'un établissement à un autre. Ça ne réussit pas toujours… Il faut un coup de pouce. Une chose est sûre en ces premiers jours de rentrée –il faut dire que les cours ne commencent réellement qu'à la mi-octobre- tout se passe comme à l'ordinaire. Les étudiants ne pensent qu'à passer des moments tranquilles, mettant de côté tous les problèmes qui collent encore à cette rentrée (qualité de l'enseignement, hébergement, transport… et les dernières menaces de perturber l'année scolaire par de nouvelles grèves). Par ailleurs, estiment des enseignants et des étudiants, autant l'ouverture des classes préparatoires et des écoles supérieures donne une lueur d'espoir pour le développement de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, autant elle suscite des inquiétudes. «Et si ça ne marche pas?» demandent certains d'entre eux.