Photo : Riad Par Karima Mokrani Les facultés de médecine en Algérie ne comptent pas adopter le système d'enseignement LMD. La chose paraît même impossible. Ce qui ne signifie pas que les doyens et autres responsables de ces établissements universitaires n'ont pas engagé un début de réflexion sur la question. «Il n'est pas question que d'autres nous imposent le système LMD dans nos facultés», a déclaré hier le Pr Moussa Arrada, le doyen de la faculté de médecine d'Alger, en marge des travaux de l'assemblée générale de la Conférence internationale des doyens des facultés de médecine d'expression française (CIDMEF), tenue hier à Alger. La conférence a regroupé 120 doyens et professeurs en médecine de 30 pays de quatre continents. Elle a pour objectif d'unifier les points de vue sur la formation pédagogique médicale et d'harmoniser les programmes et les buts de la formation. Les participants à la rencontre ont appelé à intensifier la formation dans ce domaine en raison notamment de l'importance de la demande sur les enseignants. Ils ont proposé d'élargir l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour des cours à distance. Le Pr Arrada affirme : «Nous sommes très satisfaits des programmes et des méthodes d'enseignement dans nos facultés de médecine» mais cela n'empêche pas que «nous devons nous imprégner de l'expérience des autres pays pour revoir certaines choses». «Nous devons être cohérents avec ce qui se passe dans les autres facultés à travers le monde […] Nous n'avons pas le droit d'être médiocres devant nos malades», poursuit-il. Pour le système LMD, «ce n'est pas urgent». «Nullement», insiste-t-il. Façon de dire qu'il n'est pas pressé pour que ce système soit introduit dans les facultés de médecine en Algérie. De toutes façons, ce système n'est pas validé, dit-il. Et s'il est appliqué dans des facultés de certains pays parmi ceux qui participent à la rencontre, c'est à titre expérimental. Il est appliqué de façon dispersée, souligne un intervenant. Interrogé sur la question, le Pr J. Barrier du comité d'organisation affirme carrément qu'il est impossible de faire des études en médecine avec le système LMD : «C'est impossible. On ne peut pas donner une licence professionnelle à un étudiant en médecine au bout de trois ans seulement. Il faut au minimum sept ans d'études. En France, c'est 9 ans.» Et le Pr Barrier de souligner un fait qui passe pratiquement inaperçu : «Je constate que des facultés de médecine ouvertes pour la formation de médecins spécialistes forment aussi des généralistes. Ceux qui échouent dans la spécialité optent souvent pour le travail comme médecins généralistes. Il s'agit pourtant de deux enseignements différents. Il est temps d'aller vers l'harmonisation des buts de la formation. Chaque faculté pour une formation médicale bien précise.» Pour terminer, il est à souligner qu'un projet de partenariat avec une faculté de médecine en France est en cours pour la formation d'enseignants de différents pays membres de la CIDMEF.