Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Mohamed Laksaci, a appelé dimanche dernier à Istanbul (Turquie) à la prudence afin d'assurer le succès des politiques de relance élaborées pour surmonter la crise, selon l'APS. Lors de son intervention devant le Comité international monétaire et financier (CIMF) du FMI dans le cadre des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, M. Laksaci a mis l'accent sur le renforcement de «la régulation et la supervision du système financier pour un meilleur fonctionnement du système». Saluant l'amorce de la reprise économique mondiale, il a affirmé : «Bien que ces développements positifs incitent à l'optimisme, ils ne doivent pas mener à la complaisance, la reprise globale n'étant pas encore fermement ancrée. Il est essentiel d'éviter un retrait prématuré de l'impulsion tout en se préparant à un retrait coordonné et en temps opportun des politiques exceptionnelles de soutien.» Evoquant le rôle du FMI, il a noté que ce dernier «a déployé des efforts sans précédent pour aider les pays membres à faire face à la crise, facilitant la coordination des politiques, fournissant un soutien financier considérable et injectant de la liquidité dans l'économie globale». Cependant, Laksaci, qui intervenait au nom du groupe des pays qu'il représente au sein du CIMF (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie), a soulevé la question de «la voix et [de] la représentation» au sein de cette institution. «En dépit des récents progrès en matière d'amélioration de voix et de la représentation, il reste beaucoup à faire pour réaliser le rééquilibrage de la représentation des membres», a-t-il observé. En clair, il a affirmé qu'une «réforme fondamentales des quotas, y compris à travers une formule de calcul des quotes-parts révisée pour tenir compte des besoins des pays emprunteurs, est centrale pour atteindre cet objectif». «Cette réforme doit résulter sur un transfert significatif des parts de vote des pays avancés vers les pays en développement, sans que ce transfert se fasse au détriment d'autres pays en développement ou de pays à faible revenus», explique-t-il. De plus, ajoute-t-il, «les augmentations de quotes-parts doivent inclure un élément équi-proportionnel afin que les ajustements se fassent plus graduellement». Le représentant de l'Algérie a proposé dans ce sillage «une présidence sous forme de troïka, avec une durée réduite du mandat du président du comité, afin d'assurer la continuité». Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, présent aux réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, a participé aux travaux du Groupe intergouvernemental des 24, selon un communiqué du ministère des Finances. Les discussions ont porté sur les questions liées à l'impact de la crise sur les économies des pays en développement. M. Djoudi a noté lors des travaux que «la crise économique a montré la fragilité des systèmes financiers internationaux, la forte dépendance de nos économies et de nos marchés avec une forte propension à la diffusion, la vulnérabilité des pays en développement et des pays pauvres à des phénomènes externes non maîtrisés et la limite des actions engagées». Cette crise, selon lui, interpelle les institutions sur l'importance et les formes d'un retour à la croissance, sur les modalités de sa répartition et sur la stabilisation. S. B.