Après de longs mois de crise économique qui a touché de nombreux pays dans le monde, il semblerait que les choses commencent à reprendre leur cours normal. D'ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a salué l'amorce de la reprise économique mondiale mais a appelé à la prudence afin d'assurer le succès des politiques de relance mises en place à l'échelle mondiale pour surmonter la crise économique. Dans une intervention faite devant le Comité international monétaire et financier (CIMF) du FMI dans le cadre des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods qui se tiennent à Istanbul, M. Laksaci s'est félicité "des développements positifs récents au niveau de l'économie mondiale et des conditions financières internationales" grâce aux "fortes actions de politique publique de la part d'un grand nombre de pays avancés et en développement qui ont été déterminantes pour soutenir la demande et de préserver le système financier d'un effondrement mondial et d'une dépression mondiale drastique". "Le Fonds monétaire international a déployé des efforts sans précédent pour aider les pays membres à faire face à la crise, facilitant la coordination des politiques, fournissant un soutien financier considérable et injectant de la liquidité dans l'économie globale", a souligné le gouverneur qui intervenait au nom du groupe des pays qu'il représente au sein du CIMF (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie). ''Bien que ces développements positifs incitent à l'optimisme, ils ne doivent pas mener à la complaisance, la reprise globale n'étant pas encore fermement ancrée. Il est essentiel d'éviter un retrait prématuré de l'impulsion tout en se préparant à un retrait coordonné et en temps opportun des politiques exceptionnelles de soutien'', a-t-il affirmé. ''Il est également crucial de renforcer la régulation et la supervision du système financier pour un meilleur fonctionnement du système'', a-t-il ajouté. Pour lui, ''un autre défi important à relever est celui de la nécessaire accélération des efforts pour aider les pays à faibles revenus à surmonter l'impact de la crise et à atteindre leurs objectifs en matière de croissance et de réduction de la pauvreté''. Au sujet du rôle du FMI, M. Laksaci a salué également les récentes mesures prises par le Fonds à cet égard et a appelé ''à une rapide mise en oeuvre des engagements réitérés des donateurs y compris dans le contexte du récent sommet du G20''. ''La crise globale a souligné davantage l'importance cruciale du Fonds dans l'architecture globale. Nous saluons le large consensus partagé sur la nécessité de renforcer l'institution afin de lui permettre de s'acquitter de manière effective son mandat. Au vu des développements rapides au niveau de l'économie mondiale et du rôle central du Fonds dans la promotion de la stabilité monétaire et financière internationale, nous convenons de son rôle de surveillance pour inclure la stabilité macro financière'', a soutenu l'orateur. ''Des efforts continus pour renforcer la capacité et l'expertise du Fonds dans ses domaines essentiels, assurer la disponibilité de ressources permanentes adéquates, y compris à travers le doublement des ressources en quote-part, et améliorer la gouvernance permettront de renforcer la pertinence et la légitimité de l'institution au bénéfice de l'ensemble des pays membres'', a encore souligné le gouverneur de la Banque d'Algérie. ''En dépit des récents progrès en matière d'amélioration de voix et de la représentation, beaucoup reste à faire pour réaliser le rééquilibrage de la représentation des membres'', a-t-il observé. Dans ce sens, il a affirmé qu'une ''réforme fondamentale des quotas, y compris à travers une formule de calcul des quotes-parts révisée pour tenir compte des besoins des pays emprunteurs, est centrale pour atteindre cet objectif''. ''Cette réforme doit résulter sur un transfert significatif des parts de vote des pays avancés vers les pays en développement, sans que ce transfert ne se fasse au détriment d'autres pays en développement ou de pays à faibles revenus'', a-t-il suggéré. Nassima B.