L'Algérie étudie toujours la possibilité d'achat d'obligations émises par le Fonds monétaire international. Le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est félicité du début de la reprise économique mondiale mais appelle à la «prudence» et se prononce pour une réforme fondamentale du système des quotas. Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), qui s'exprimait dimanche devant les ministres représentant 186 pays à une assemblée du Fonds monétaire international (FMI) tenue à Istanbul, a recommandé «la prudence afin d'assurer le succès des politiques de relance mises en place à l'échelle mondiale pour surmonter la crise économique». Dans son intervention devant le Comité international monétaire et financier (Cimf) du FMI, dans le cadre des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, qui se tiennent à Istanbul (Turquie), Laksaci a salué les «développements positifs récents au niveau de l'économie mondiale et des conditions financières internationales». Les actions de politique publique de pays avancés, ont été «déterminantes pour soutenir la demande et préserver le système financier d'un effondrement mondial et d'une dépression mondiale drastique», a soutenu le gouverneur de la BA qui intervenait au nom du groupe des pays qu'il représente au sein du Cimf (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie). «Ces développements positifs ne doivent pas mener à la complaisance (...) la reprise globale n'étant pas encore fermement ancrée», a averti Laksaci pour qui «l'autre défi important à relever est celui de l' aide aux pays à faibles revenus pour surmonter la crise et atteindre les objectifs en matière de croissance et de réduction de la pauvreté». Laksaci a, par ailleurs, salué les récentes mesures prises par le Fonds et a soutenu le «rôle de surveillance (du FMI) pour inclure la stabilité macrofinancière». Il a, également, souhaité «un rééquilibrage de la représentation des membres» tout en préconisant une «réforme fondamentale des quotas». Se voulant plus explicite, il a ajouté que «cette réforme doit résulter d'un transfert significatif des parts de vote des pays avancés vers les pays en développement, sans que ce transfert se fasse au détriment d'autres pays en développement ou de pays à faibles revenus», a-t-il suggéré, ajoutant que «les augmentations de quotes-parts doivent inclure un élément proportionnel équitable afin que les ajustements se fassent plus graduellement». Pour renforcer le rôle du Cimf, nous supporterions «une présidence sous forme de troïka, avec une durée réduite du mandat du président du comité, afin d'assurer la continuité», a-t-il encore proposé. Après avoir débattu de la réforme des quotes-parts au sein du FMI, le Cimf a soutenu l'engagement pris à Pittsburgh de transférer «au moins 5%» des droits de vote depuis les pays «sur-représentés» vers «les économies dynamiques émergentes et en développement». Cela étant, il est admis que la crise a redessiné la carte de l'économie mondiale pour les 186 Etats membres du FMI qui se sont engagés dimanche «à maintenir leurs politiques de soutien budgétaire, monétaire et au secteur financier tant qu'une reprise durable ne sera pas garantie». Cet engagement avait déjà été pris par les pays riches et émergents du G20 une dizaine de jours plus tôt lors de leur Sommet de Pittsburgh, aux Etats-Unis.