Photo : Riad Par Mekioussa Chekir «Depuis deux jours, il y a une campagne soutenue contre les Sahraouis menée par des partis proches du royaume et les médias publics. Cette provocation n'entamera nullement la légitimité de la cause de notre peuple et sa détermination à arracher son indépendance. Nous ne sommes pas contre l'unité du Maroc mais nous ne pouvons pas accepter la division et l'éparpillement de notre peuple !». C'est le témoignage de Ibrahim Dehan, l'un des membres de la délégation des activistes sahraouis en visite hier à Alger sur invitation du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), présidé par Mahraz Lamari. La délégation de militants des droits de l'Homme sahraouis qui a animé une conférence de presse au siège de ce comité s'était rendue dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf de la période s'étalant du 25 septembre au 5 octobre en cours et ce, en provenance de la ville marocaine de Casablanca où elle réside. «Nous avons jusque-là été victimes d'une grossière campagne de diffamation alors que nous avons découvert une tout autre réalité : qu'entre autres, les institutions de l'Etat sont prêtes pour la perspective d'un Etat indépendant et qu'il y a une forte cohésion entre le peuple et la direction nationale aux commandes du pays. Ce fut un réel choc pour nous de constater cela !» témoignera, à son tour, un autre membre de la délégation. Et celui qui fait office de président de celle-ci, Ali Salem El Tamek, d'intervenir pour soutenir qu'il n'y a jamais eu aucun doute quant à la volonté commune du peuple et des dirigeants sahraouis de faire œuvre commune et de militer pour la même cause mais de loin, «la conception des choses n'est pas suffisamment complète». Pour ce dernier, ce qui a été observé dans les camps des réfugiés est «un modèle de la dimension institutionnelle de ce que sera l'avenir de l'Etat sahraoui». Dans cette perspective, annoncera-t-il, les dirigeants sahraouis prévoient d'entamer la formation de représentations diplomatiques en puisant dans le vivier de la jeunesse sahraouie érudite et «ans le respect de l'esprit de la succession des générations». Toujours dans la même perspective, ajoute l'orateur, les responsables du Front Polisario s'attellent à prendre en charge les familles des victimes de la guerre, les invalides… «Nous envisageons l'avenir de notre Etat avec un minimum de justice sociale et d'alternance dans la prise de décision», ajoute Ali Salem El Tamek. Il informera, par ailleurs, l'assistance de la répression qui s'abat sur la population sahraouie dans les territoires occupés et les multiples cas de violation des droits de l'Homme. A ce propos, il fera savoir qu'une autre délégation d'activistes sahraouis a été interpellée récemment par les forces de sécurité sahraouie alors qu'elle se rendait dans les territoires libérés du Sahara occidental pour prendre part aux festivités marquant la fête de l'unité nationale, prévues le 12 octobre prochain. M. C. Un Egyptien nommé à la tête de la mission de l'ONU au Sahara occidental Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé l'Egyptien Hany Abdel Aziz à la tête de la mission de l'Organisation internationale au Sahara occidental (Minurso), selon le texte d'une lettre rendue publique hier à New York. Dans cette lettre envoyée à la présidence vietnamienne du Conseil de sécurité, M. Ban a indiqué que la nomination de M. Abdel Aziz au poste de représentant spécial dans cette région disputée prenait effet immédiatement. Ancien officier de l'armée égyptienne travaillant pour les Nations unies depuis 1981, M. Abdel Aziz dirigeait jusqu'ici la logistique de la mission de l'organisation en République démocratique du Congo. Il succède au Britannique Julian Harston, qui avait quitté le poste de chef de la Minurso à la fin du mois de février dernier. Les attributions de M. Abdel Aziz sont distinctes de celles de Christopher Ross, envoyé spécial de M. Ban au Sahara occidental et à ce titre chargé de relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario qui lutte pour l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole, riche en phosphates et annexée par Rabat en 1975. Un cessez-le-feu, négocié sous l'égide de l'ONU, est observé depuis 1991 entre le Maroc et le Polisario, qui demande l'organisation d'un référendum d'autodétermination.