à chaque rendez-vous de la sélection nationale de football, le débat autour du manque d'infrastructures sportive d'entraînement, et même de compétition, ressurgit. D'ailleurs, chaque fois que le sélectionneur national, Rabah Saadane, anime une conférence de presse, il soulève cette problématique, notamment pour ce qui est des terrains de football. La question se pose avec beaucoup plus d'insistance du fait que l'équipe nationale ne dispose pas d'un centre de préparation. «Errant» d'un hôtel à un autre pendant plusieurs mois, avant de «s'installer» au Cercle militaire de Beni Messous, les Verts ont rencontré d'énormes difficultés pour trouver un lieu qui permette aux joueurs de se concentrer. Bien évidemment, il n'est pas question de remettre en cause le «confort» qu'offrent les hôtels, mais il faut dire que ceux-là ne peuvent en aucune manière remplacer un centre dédié spécialement à la préparation d'une sélection nationale. Quelle que soit la bonne volonté des responsables des établissements hôteliers, ils ne pourront jamais «éloigner» les nombreux locataires ou visiteurs –certains supporters louent des chambres à un prix fort dans le même hôtel où sont hébergés les joueurs afin de pouvoir les rencontrer– des Verts qui sont, de la sorte, exposés à un risque de perte de concentration. C'est ainsi que le staff technique et les responsables fédéraux ont opté, par la suite, pour les hôtels militaires où il n'y a pas ce «risque». Seulement, si le problème de l'hébergement est réglé, il reste celui des entraînements. Là, il faut se déplacer ailleurs pour trouver un terrain à la norme minimale. Mais il y a risque, là encore, de ne pas en trouver. La majorité des terrains existants, valables pour les entraînements, et en très bon état, sont en tartan. Ce qui ne sied pas à ce genre de préparation, sachant que l'équipe nationale va jouer juste après sur un terrain en gazon naturel. De plus, la sélection est composée majoritairement de joueurs évoluant en Europe, c'est-à-dire des footballeurs qui jouent et s'entraînent sur des pelouses en gazon naturel. Cette fois-ci, une solution a été trouvée. La sélection nationale s'entraîne sur la pelouse principale du stade du 5 Juillet. Il faut rappeler que cette problématique s'est posée avec acuité à l'occasion du match amical des Verts face à l'Uruguay. Il a été difficile de trouver un terrain d'entraînement pour les Uruguayens, qui ont refusé le tartan. Ainsi, on peut dire que, d'une manière générale, le fait que l'équipe nationale de football ne dispose pas d'un centre de préparation pose un énorme problème. On s'en souvient, il y a quelques temps, les Verts faisaient leur préparation en France même dans le cas où le match se jouerait en Algérie. Le coach Saadane avait indiqué, il y a plusieurs mois, que ce choix est motivé par le fait qu'en Algérie il n'y avait pas un centre adéquat et que se regrouper dans un hôtel n'est pas commode. En tout cas, il n'y a pas que la sélection nationale qui fait face à ce problème. La quasi-totalité des clubs de football animant le Championnat national de division une ne disposent pas d'un terrain pour les entraînements. Souvent, l'équipe senior A s'entraîne sur la pelouse «principale» qui accueille la compétition. Si cela ne gêne pas dans le cas du tartan, ce n'est pas le cas du gazon naturel qui s'use facilement ainsi. De plus, les catégories inférieures (juniors, cadets, minimes et benjamins) de ces clubs ne trouvent pas des créneaux horaires suffisants pour les entraînements et, souvent, les joueurs des différentes catégories sont obligés de se partager le même terrain. «Il y a des joueurs qui ne connaissent les mesures réglementaires d'un stade que le jour du match puisqu'ils ne s'entraînent que sur un quart de terrain», a déclaré un président d'un club algérois. Il y a deux ans, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait promis des assiettes de terrain destinées aux entraînements pour les clubs de la wilaya d'Alger. Plusieurs mois après, ces équipes n'ont pas encore réceptionné ces terrains. En plus de l'infrastructure d'entraînement, l'équipe nationale avait fait face au problème du stade de compétition. Avec la fermeture du 5 Juillet –celui-ci n'a été rouvert qu'au mois d'août dernier après une fermeture qui a duré près de deux ans– les Verts ont trouvé d'énormes difficultés pour domicilier leurs matches, bien que, dès le départ, la Fédération algérienne de football (FAF), avec le staff technique, eût décidé d'opter pour celui de Blida. Mais, pour plus d'un, ce dernier n'offre pas toutes les commodités, notamment, en termes de capacités d'accueil (pour le match de demain les responsables du stade ont décidé de mettre en vente 22 000 billets). Et si les joueurs ont préféré rester à Blida, après la réouverture du 5 Juillet, c'est après y avoir disputé plusieurs rencontres, et ils se sont habitués à cette pelouse. En somme, en dehors du 5 Juillet, il est difficile de trouver un autre stade qui offre toutes les commodités à l'image d'autres terrains pour les entraînements, des hôtels aux environs, etc. D'où l'urgente nécessité de construire un autre stade dans la capitale avec une grande capacité d'accueil. A ce titre, il est utile de rappeler qu'il y a un projet dans ce sens, à savoir la construction de deux stades l'un à Baraki et l'autre à Douera, mais les travaux n'ont pas encore débuté. Donc, il faut dire que l'Algérie enregistre un énorme déficit en matière d'infrastructures sportives pour le haut niveau. En tout état de cause, en plus d'autres nouveaux stades, le sport algérien doit être impérativement doté d'un centre de préparation pour ses équipes nationales. Un lieu où les joueurs peuvent se préparer convenablement loin de toute pression… A. A.