Le centre de formation footballistique de Sidi Moussa est attendu par le monde de la balle ronde, en Algérie, avec beaucoup d'enthousiasme. Il est vrai que les retards dans la concrétisation du projet font douter plus d'un, mais, au fond, face au manque flagrant en infrastructures sportives auquel fait face le football national, les uns et les autres espèrent que ce projet verra le jour, même tardivement. Du côté des autorités publiques, on affirme que le centre de Sidi Moussa est en voie d'achèvement. Selon des informations, les travaux sont avancés à près de 70%. Normalement, il devrait être inauguré l'année prochaine. Récemment, lors du regroupement de l'équipe nationale de football, tenu dans un premier temps à l'hôtel Mazafran avant de se poursuivre à l'hôtel Hilton, le débat autour d'un centre de préparation, destiné exclusivement pour les stages des équipes nationales, a refait surface. Le sélectionneur national Rabah Saadane avait affirmé, lors d'un point de presse, que les hôtels ne sont pas les lieux les plus indiqués pour abriter les stages des Verts. Au-delà du fait que ces établissements ne sont pas conçus pour le sport, puisque, en l'absence d'infrastructure sportive sur place pour les entraînements, la sélection doit quand même se déplacer ailleurs pour s'entraîner, les joueurs trouvent généralement des difficultés à se concentrer. Ils sont souvent «abordés» pour les citoyens, clients des hôtels, ou même des «passants» qui se déplacent spécialement pour voir les joueurs. Donc, pour un stage pour l'équipe nationale, et pour une parfaite concentration, il est primordial que la sélection soit «enfermée» dans un lieu non accessible pour les citoyens et disposant de tous les moyens de préparation. C'est dans cette optique que les autorités avaient lancé, il y a quelques années, cette idée d'un centre de préparation pour les équipes nationales, en l'occurrence celui de Sidi Moussa. Pour rappel, du temps de l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Yahia Guidoum, une forte polémique avait été déclenchée entre ce dernier et les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) à propos de ce centre. Le ministre avait «dénoncé» le fait que les responsables de la FAF avaient «détourné», selon lui, l'argent de la FIFA, du projet Goal, destiné à ce projet initialement, pour construire un nouveau siège pour l'instance footballistique. Guidoum avait estimé que financer un centre pareil était beaucoup plus intéressant que bâtir un nouveau siège pour la FAF. Bien évidemment, Hamid Haddadj, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est défendu en disant que les deux projets étaient distincts. Dans la foulée, le président de la FAF a exprimé, à maintes reprises, son souhait de voir ce centre affecté à la Fédération. En tout état de cause, presque deux ans après, le centre de préparation de Sidi Moussa n'est pas achevé et le personnel footballistique attend toujours sa livraison. Mais, d'ores et déjà, un autre problème se pose. Après l'avoir destiné, initialement, à être un centre de préparation des équipes nationales, voilà qu'on parle, depuis quelques temps, d'un centre de formation footballistique. Ce qui est, quelque part, différent. D'ailleurs, toujours lors d'un de ses points de presse, Rabah Saadane a indiqué en parlant de l'absence d'infrastructures pour les Verts que, même si les travaux du centre de Sidi Moussa sont achevés, l'équipe nationale ne pourra se regrouper en ce lieu, citant à titre d'exemple, les terrains qui sont «petits» puisque destinés à la formation des jeunes. Si ces informations se confirment, autant dire que rien n'a été réglé concernant le lieu de regroupement des équipes nationales. «Ce sera le Clairefontaine algérien», ne cessait de dire l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports faisant le parallèle avec le centre de préparation français des équipes nationales. «Les centres de préparation en Europe offrent toutes les commodités» Ainsi, les Verts, dans ce cas-là, se verront encore en train d'«errer» d'un hôtel à un autre lors des stages. Cela, si le staff technique ne regroupe pas l'équipe en France, comme les Algériens s'y sont habitués depuis quelques années. Rabah Saadane a tenu, récemment, à défendre cette option en évoquant les moyens et commodités qu'offrent les centres de préparation se trouvant en Europe. Même quelques joueurs, ayant pris part au dernier regroupement, qui s'est déroulé entre mai et juin, ont «critiqué» les conditions d'hébergement et autres. Mais là, c'est un autre problème. Quelques sélectionnés ont l'habitude de se regrouper en France et ont trouvé des «difficultés» à s'acclimater à l'environnement algérien. En dernier lieu, il est utile d'affirmer qu'un centre de regroupement des équipes nationales est plus que nécessaire pour une bonne préparation d'une sélection. Le centre national de Sidi Moussa pourrait présenter la solution tant attendue. Même dans le cas où celui-ci serait affecté pour la formation des jeunes, le monde footballistique national n'en serait que ravi, d'autant plus que l'un des problèmes majeurs auxquels fait face le football national réside, en plus dans le manque flagrant d'infrastructures, dans l'absence de formation. La quasi-totalité des clubs ne disposent plus de centre de formation. Et ceux qui ont entrepris des initiatives font face à d'énormes difficultés. Des problèmes d'ordre organisationnel sont à relever également. Sinon, comment un club qui débourse chaque saison pas moins de 15 ou 20 milliards de centimes ne peut-il pas affecter quelques «miettes» à un centre de formation ? Devant ce «vide», les autorités publiques tentent de réagir. L'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a affirmé plusieurs fois que les subventions ne seront affectées qu'aux clubs formateurs. Une manière comme une autre de forcer les clubs à s'occuper des jeunes catégories. D'autre part, le bureau fédéral de la FAF, qui s'est réuni le 29 juin dernier, a amendé ses règlements généraux pour imposer aux clubs de divisions une et deux de mettre sur pied toutes les catégories (juniors, minimes, cadettes et benjamines) afin qu'ils se voient accepter dans le Championnat national. Il faut dire que la réalisation de centres de préparation footballistique –national et même régionaux- peut même être bénéfique sur le plan financier. La majorité, si ce n'est la totalité, des clubs de football se déplacent à l'étranger pour leur préparation d'inter–saison et du mercato. D'énormes sommes d'argent sont déboursées pour la circonstance. Un «manque à gagner» qui pourrait être récupéré s'il y avait des centres de préparation ici en Algérie avec toutes les commodités nécessaires… A. A.