La grippe H1N1 a tué au moins 4 525 personnes dans 191 pays et territoires de la planète depuis l'apparition du nouveau virus en mars dernier, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le précédent bilan de l'OMS, diffusé le 2 octobre, faisait état d'«au moins 4 108 morts», soit une différence de 417 décès en une semaine. Selon l'organisation onusienne, la maladie continue de progresser dans l'hémisphère Nord, en particulier aux Etats-Unis, au Mexique, dans certaines parties du Canada, en Irlande, en Belgique, aux Pays-Bas, et au Japon, des pays où un nombre inhabituellement élevé d'affections respiratoires a été enregistré. En revanche, le pic de propagation du virus pandémique a «été passé en France», précise un porte-parole de l'OMS avant d'avertir : «Tout le monde doit être prêt pour une autre vague dans l'hiver.» Alors que la maladie a nettement reculé dans l'hémisphère Sud, le nouveau virus a affecté au moins 378 223 personnes dans le monde, selon les dernières données de l'OMS qui souligne que ce chiffre est en deçà de la réalité étant donné que nombre de pays ne comptabilisent plus strictement tous les cas. L'Amérique du Nord, où le virus est apparu au printemps dernier, continue de payer le plus lourd tribut avec 3 292 décès et 146 016 malades recensés. Par ailleurs, un troisième vaccin contre la grippe H1N1, le Celvapan fabriqué par le groupe américain Baxter, a été homologué dans l'Union européenne, ont annoncé vendredi la Commission européenne et le laboratoire. La Commission a donné son accord en début de semaine, après un avis favorable de l'Agence européenne des médicaments (EMEA). Deux autres vaccins contre la grippe H1N1, l'un du laboratoire suisse Novartis, l'autre du britannique GlaxoSmithKline, ont déjà reçu une autorisation pour leur commercialisation dans l'Union européenne. La particularité du Celvapan est d'être sans adjuvant, a souligné le groupe Baxter dans un communiqué. Le Laboratoire précise ne pas avoir attendu le feu vert de la Commission européenne pour livrer les premières doses de ce vaccin «dans certains pays sous contrat». S'agissant des informations selon lesquelles le vaccin contre la grippe porcine comporte des risques, l'OMS a voulu rassurer : les cas d'effets secondaires sont mineurs, a affirmé l'organisation onusienne. En Chine, quatre personnes ont signalé des effets secondaires, sur un total de 39 000 personnes vaccinées, a affirmé le porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl. «Il s'agit de symptômes bénins, comme des maux de tête et des crampes musculaires», a-t-il précisé. «Il est normal que des personnes souffrent d'effets secondaires après l'administration de vaccins. Mais le vaccin contre la grippe A est sûr», a déclaré Gregory Hartl. «Ces craintes ne doivent pas en tout cas empêcher les gens de se faire vacciner. Le vaccin est le moyen le plus sûr de prévenir une pandémie», a-t-il dit. L'OMS recommande en particulier à tout le personnel de santé de se faire vacciner. Les personnes souffrant de rhumatismes inflammatoires devraient aussi se faire vacciner contre la grippe porcine et la grippe saisonnière. C'est la recommandation faite par la Société suisse de rhumatologie et la Ligue suisse contre le rhumatisme. La grippe présente plus de risques pour les sujets atteints d'une maladie auto-immune, soulignent les deux associations. Les experts sont «unanimes» et recommandent, donc, à ces patients une double vaccination. Plusieurs pays ont lancé des campagnes de vaccination, dont la Chine, la Hongrie, et les Etats-Unis. Le gouvernement hongrois, a entamé, il y a une dizaine de jours, une campagne de vaccinations volontaires. La campagne américaine de vaccination contre la grippe a concerné en priorité le personnel médical. Pour ce dernier, le vaccin se présente sous la forme d'un pulvérisateur nasal et non pas d'une injection dans le bras. Cinq groupes de personnes ont été définis afin de recevoir le vaccin en priorité : outre le personnel médical, on compte les enfants, les femmes enceintes, les personnels en contact avec les enfants et les plus de 65 ans souffrant de problèmes médicaux. Mais beaucoup ne pourront pas être vaccinés avec le pulvérisateur nasal, notamment les femmes enceintes, celui-ci n'ayant pas été testé sur cette population. R. S. Le vaccin grippe saisonnière relativement efficace contre la grippe porcine Le vaccin 2008-2009 contre la grippe saisonnière offre une certaine protection contre la grippe H1N1, particulièrement contre ses formes les plus sévères, selon une étude menée au Mexique et publiée mercredi dans le British Medical Journal. Les chercheurs, dont l'équipe était conduite par l'épidémiologiste mexicain José Luis Valdespino, soulignent, cependant, que ces résultats «préliminaires» doivent être considérés avec prudence et «ne montrent en aucune façon que la vaccination saisonnière devrait remplacer la vaccination contre la grippe H1N1». Pour cette étude, l'équipe a comparé, de mars à mai derniers, 60 patients de l'Institut national des maladies respiratoires à Mexico atteints de grippe H1N1, et 180 autres patients souffrant d'autres problèmes de santé. Ils ont constaté que les personnes du groupe témoin non infectées par la grippe H1N1 avaient plus souvent été vaccinées contre la grippe saisonnière. Il y avait nettement moins de personnes qui mouraient parmi les personnes vaccinées que parmi les personnes non vaccinées. Les chercheurs expliquent la protection partielle offerte par le vaccin saisonnier par le fait qu'il renforce les anticorps chez des individus antérieurement exposés à un virus grippal similaire, soit par infection, soit par vaccination.Les virus H1N1 ont circulé chez les êtres humains de 1918 à 1957, et de nouveau en 1977, selon l'étude. Les chercheurs insistent, cependant, sur le fait que l'échantillon étudié est limité en particulier, puisqu'il ne s'agit que de malades d'un hôpital spécialisé dans les maladies respiratoires, et qu'il faudrait «conduire des études similaires dans d'autres cadres pour confirmer ou réfuter ces résultats».