Photo : S. Zoheïr Par Farid Chabira Depuis quelques semaines et avec une sensible intensification ces derniers jours, les supporters les plus avertis, selon leurs sentiments propres, expriment leurs espoirs et leurs doutes, et selon leur comportement, ils ont disséqué ou rêvé en attendant l'heure de vérité. Maintenant qu'elle est là, que l'Egypte s'est imposée face à la Zambie, force leur est faite de la subir puisqu'ils ne disposent d'aucun pouvoir pour l'influencer. A ce stade, il leur reste toutefois la possibilité de faire l'état des lieux, sans s'aventurer dans des spéculations fictives que la réalité rendrait vaines. Il s'agit d'évaluer trois éléments qui constitueraient, en principe, le capital de l'Algérie aujourd'hui face au Rwanda à Blida : l'effectif, la méthode à adopter et l'état d'esprit avec lequel les joueurs aborderont cette joute. Pour le premier élément, il ne peut y avoir aucun doute. Rabah Saadane, l'entraîneur national, a fait son choix, le meilleur possible depuis longtemps sur un bloc de 22 joueurs -les meilleurs à leur poste- les plus complémentaires entre eux et les plus aptes en mettant sur le banc les derniers arrivés que sont Hassen Yebda et Abdoun. Le deuxième élément du capital est la méthode à adopter. D'aucuns recommandent une tendance offensive pour secouer autant que possible les filets des Guêpes. Elle s'appuiera sur un milieu offensif supplémentaire, dans le sens qu'il faut jouer plus haut pour déstabiliser l'adversaire. Reste l'état d'esprit, l'élément le plus imprévisible. Rien ne vaut la prise de conscience dans le jeu de l'action. Le sang-froid, la patience, la concentration maximale sont recommandés. Quand on sait également qu'une attention particulière a été accordée aux joueurs tout au long de leur préparation à Alger, il y a lieu de dire qu'il leur appartient à eux et au staff technique de faire le reste, à savoir marquer un maximum de buts (plus de trois) qui mettra les Fennecs sur la voie menant en Afrique du Sud. A Blida, ça sera une épreuve un peu spéciale : celle de l'affirmation, de la suprématie. Et l'on sait ce que ces mots veulent dire en football et l'intérêt qu'ils suscitent auprès des joueurs. Par conviction, mais aussi par vocation, l'équipe d'Algérie, mieux étoffée, mieux outillée, mieux nantie devrait y être pressante, agissante. Car son devoir ne peut être que celui de la gagne, du résultat. Il ne devrait pas y avoir de priorité absolue dans la stratégie à adopter sur le terrain. Les Verts devraient concilier la nécessité d'une bonne tenue défensive et le besoin de se faire raison par l'intermédiaire de joueurs de valeur sûre, comme Saïfi, Ghezzal, Yebda, Abdoun, ou encore Ghilas qui pourrait être la carte gagnante de la sélection. Là où il existe des faits et des arguments qui dépassent le simple fait de jouer, là où le jeu commence et finit avec la nécessité d'aller au-delà de ce qui est possible, un match ne peut pas et ne sera jamais une simple confrontation face à un adversaire, quelle que soit sa valeur, mais plutôt et surtout une manière de s'assumer, de s'accomplir. Ce n'est pas d'une idée issue uniquement du fait de se trouver sur un terrain de football, mais de la réaction de la conscience qui s'éveille, que naît l'envie de surpassement. But du jeu et centre de l'épanouissement, elle incite à la détermination en une certitude ardente. La certitude qui pousse des joueurs à se donner à fond. Ainsi des joueurs se surpasseraient-ils toujours car ils ont un profond besoin de croire en quelque chose qui est la solidarité à toutes épreuves. Si l'équipe d'Algérie connaît, à l' occasion de son match face aux Abeilles, une pareille impulsion, une force qui pousse vers l'absolu de la responsabilité et de l'engagement, nous estimons qu'elle devrait être forte et ainsi nourrir de grandes ambitions pour aller au pays de Mandela. Il leur reste d'assurer une bonne discipline tactique, d'être solidaires, et surtout de ne pas focaliser sur celui qui marque. Il faut continuer à y croire jusqu'au bout, un problème de mental qui reste l'une des armes maîtresses et la plus redoutable en football. Et que nos joueurs aient une pensée pour cette Algérie dont toutes les composantes se préparent au rite habituel : celui d'envahir les rues avec l'interminable cortège de voitures aux couleurs de l'ALGERIE.