Depuis fort longtemps en tout cas, ils ont déjoué à maintes reprises les pronostics pour s'imposer et finalement s'inscrire durablement dans la hiérarchie du football continental, voire mondial. Mais l'histoire des Fennecs est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle est faite de succès éclatants, de défaites cuisantes, mais surtout d'approximations perpétuelles, une vraie marque de fabrique algérienne pensent certains. Toujours est-il qu'aujourd'hui, sur le plan statistique, le pays demeure un pois lourd du football africain. Un titre de champion d'Afrique, deux qualifications pour la Coupe du monde (82 et 86) sont là pour l'attester. Mais voilà, ces succès, qui commençaient à dater, refont surface avec la nouvelle génération des Bouguerra, Ziani, Antar Yahia, Yebda, Meghni et autres. Aujourd'hui, les Verts, vitrine du football algérien, sont devenus de plus en plus étincelants que par le passé. Il y a 4 mois, ils étaient classés à la 66ème place dans le monde. Un mois après, ils feront un bond spectaculaire en gagnant 22 places et se positionnent à la 44ème place. Une performance réalisée à la faveur des résultats enregistrés lors des éliminatoires jumelées pour la Coupe du monde et la Coupe d'Afrique des nations 2010. Ce qui constitue le 2ème meilleur résultat en Afrique allant de la période de juin à septembre, derrière la Côte d'Ivoire. La campagne africaine 2010 en a été la parfaite illustration. Il est utile de rappeler qu'en juin 2008, l'Algérie enregistrait le plus mauvais classement de son histoire avec une 103ème place. A cette époque, les Verts avaient touché le fond de l'abîme. L'équipe a suscité une grande vague d'inquiétude, surtout parmi certains de ses plus fervents partisans. Il faut dire que la sélection algérienne qui a connu bon nombre de coachs, dont Jean-Michel Cavali, n'a pas abordé les éliminatoires des deux compétitions africaines 2006 en Egypte et 2008 au Ghana dans les meilleures conditions possibles. Ils ont ainsi eu à peine quelques moyens pour préparer cet important événement. Davantage, c'est la CAN 2004, sous la conduite de Rabah Saadane-Boualem Charef et sous la présidence de Mohamed Raouraoua, qui a permis à l'encadrement technique de «découvrir» son équipe. Globalement, les maux étaient les mêmes qu'il y a une dizaine d'années : impréparation et amateurisme, même encadrement technique qui se relayait à la tête de la sélection. Et pour la plupart des observateurs, le parcours (relativement satisfaisant) des capés de Rabah Saadane en 2004, et la démonstration de force en éliminatoires des trois tours de la CAN-Mondial couplées, ont été la rampe de lancement des Verts.Au demeurant, pour cette campagne 2010, sur le terrain, les joueurs ont une fois de plus démontré l'immensité de leur talent. Des pros, qui ont bénéficié de la nouvelle loi de la FIFA les autorisant à opter pour la sélection de leur pays d'origine, ont fait leur baptême du feu dimanche dernier au stade Tchaker, comme l'ont fait avant eux Mourad Meghni (2 sélections), Rafik Halliche (6) et Abdelkader Ghezzal (7). Hassen Yebda, Mourad Meghni et Djamel Abdoun ont requinqué le groupe Algérie. Visiblement, leur talent et leur détermination ont été décisifs. Toutefois, le talent et la détermination ont leurs limites. Et il était temps que le coach passe à l'étape supérieure. Cette CAN, cette trêve, doit être exploitée à bon escient. Qui aurait cru que les Fennecs et leurs supporters en soient amenés à jouer la montre, à guetter les proies pour les achever. Mais, la campagne africaine a bien mis en exergue les capacités algériennes. Dans un passé récent, on avait noté qu'entre une organisation trop souvent approximative, un encadrement technique pas très serein et un effectif déséquilibré, les tares étaient trop grandes pour gagner.Les Algériens se sont, enfin, mis sur les chantiers du futur. Et ceux-ci passent forcément par une organisation plus rigoureuse de l'équipe sur les plans administratif et technique. S'agissant des joueurs, le vœu de la plupart des supporters est que l'émulation soit la règle au sein de l'équipe et que seuls les plus méritants soient convoqués. Les plus hardis parlent même d'un rajeunissement en profondeur de l'équipe. Mais ça, c'est une autre affaire. Quoi qu'il en soit, après le match face à l'Egypte, les observateurs n'ont plus qu'une date à l'esprit, 2010 et la première Coupe du monde sur le sol africain. Difficile d'imaginer que l'Algérie n'y joue pas un rôle majeur. Pour cela, il faudrait une vraie remise en question de la part de tous ceux qui interviennent dans la vie des coéquipiers de Madjid Bouguerra. Plus que jamais, la Fédération algérienne de football et le ministère de tutelle doivent être sur la même longueur d'onde. Quant à l'encadrement technique, il a le temps de construire. L'excuse du temps (insuffisant) ne sera pas valable. Du reste, les acteurs majeurs du football algérien doivent s'impliquer pour tracer le sillon d'un avenir radieux pour les Fennecs. Y. B. En prévision du match contre l'Egypte, les Verts en stage en France La sélection algérienne de football entamera un stage préparatoire en France, plus précisément à Castellet (département du Var), le 9 novembre, en prévision du match face à l'Egypte, le 14 novembre prochain au Caire, comptant pour la dernière journée des qualifications jumelées CM-CAN 2010, a-t-on appris hier de source proche de la Fédération algérienne de football (FAF). Les coéquipiers de Karim Matmour se sont déjà préparés dans cette région avant le match aller entre les Verts et les Pharaons à Blida (3-1), disputé le 7 juin dernier (2e journée). Les joueurs locaux de l'EN rejoindront la France dès le 8 novembre, avant un début officiel du stage le lendemain. L'Algérie occupe la 1re place du groupe C avec 13 pts, soit trois longueurs d'avance sur l'Egypte (10 pts). La Zambie pointe à la 3e place avec 4 pts, alors que le Rwanda ferme la marche (1 pt). Face à l'Egypte, l'Algérie n'aura besoin que d'un match nul. Même une défaite par moins de deux buts d'écart pourra lui assurer une troisième participation à la Coupe du monde après celles de 1982 et de 1986.