C'est le moment tant attendu. Aujourd'hui, l'Algérie foulera pour la première fois la pelouse du Mondial après une longue hibernation qui a duré 24 ans. Beaucoup d'émotion envahira ainsi les Algériens dès le coup d'envoi de leur premier match de Coupe du monde. Durant cette rencontre programmée à 12h30 à Polokwane, les Fennecs ont un rendez-vous avec l'histoire. L'atmosphère exceptionnelle qui entoure aujourd'hui encore notre sélection nationale peut virer à la fête si les Fennecs engrangent leurs trois premiers points synonymes d'une première victoire dans ce périple sud-africain. Mais gare aux Slovènes, adversaires du jour, lesquels pourraient bien gâcher la fête et plonger tous les Algériens dans un profond cauchemar. Il faut dire que la Slovénie est une coriace équipe que la troupe de Saadane ne doit guère sous-estimer. Avec seulement quatre buts encaissés durant toute la phase des éliminatoires en Europe, les coéquipiers de l'Auxerrois Valter Birsa ont réussi la performance de laisser à quai la République tchèque et la Pologne, deux grandes nations du football européen. De plus, dans un match barrage mémorable, la petite Slovénie triomphe fabuleusement de la Russie, coachée à l'époque par l'immense Guus Hidding. A n'en pas douter, il s'agit là d'une sacrée performance face à des nations «habituées» de la Coupe du monde, qui fit logiquement naître les espoirs les plus fous dans ce pays où le hockey sur glace et le basket tiennent d'habitude le haut du pavé. Mais cette fois-ci, c'est par le biais du football que ce petit pays est de nouveau sous les feux de la rampe. Un petit pays d'Europe centrale qui est prête, en tout cas, à présenter au monde une grande équipe de football en gestation. En effet, après une première participation sans éclat au Mondial asiatique de 2002 où la Slovénie termine dernière de son groupe, battue par l'Afrique du Sud puis par le Paraguay, la bande de Matjaz Kek, le chevronné sélectionneur slovène, menace de bousculer la hiérarchie dans ce premier Mondial africain de l'histoire. Et pour réaliser un tel exploit, les Slovènes disposent de nombreux atouts. «Notre véritable point fort, finalement, c'est qu'on se connaît vraiment tous bien», confirme Birsa. «On se suit depuis qu'on est jeunes», ajoute-il en faisant référence à leur style de jeu collectif fluide fait de passes courtes et de très puissantes accélérations entre les lignes de la défense adverse. Cette marque de jeu bien slovène a prouvé à maintes reprises son efficacité dans les derniers matches amicaux de la Slovénie qu'elle a tous remportés en inscrivant à chaque fois pas moins de 3 buts. Par ailleurs, l'absence de vedettes (le réservoir s'avérant forcément limité dans un pays qui compte à peine 116 000 licenciés en football) devrait, selon les observateurs de cette sélection, faciliter la vie de Matjaz Kek. Et pour cause, pas de caprices de stars à gérer, pas de conflits d'intérêts latents réputés habituels dans les sélections yougoslaves ou croates. De plus, le sélectionneur pourra peaufiner son catenaccio à toute épreuve car les Slovènes tenteront certainement de compter sur la deuxième meilleure défense de la zone Europe derrière les Pays-Bas, avec quatre buts encaissés en dix matches pour espérer atteindre les huitièmes de finale dans un groupe très relevé. Ainsi, bien avant de se frotter à la puissante Angleterre puis aux redoutables Etats-Unis, les Fennecs devront se montrer très courageux et combatifs face aux Slovènes. Ces derniers, portés par leur gardien expérimenté, Samir Handanovic (Udinese), donneront aussi le meilleur d'eux-mêmes dans l'optique d'évincer l'Algérie. Et même si elle est peu séduisante d'un point de vue tactique, la Slovénie a les moyens de surprendre Ziani et ses compagnons. La vigilance est donc de mise face à cette sélection qui se présente sans pression en Afrique du Sud contrairement à nos Fennecs qui devront redorer leur blason après une série de terribles défaites dans leurs matches de préparation. Et pour ce faire, il ne faut surtout pas laisser les Novakovic, Dedic, Koren et leurs acolytes leur prendre ces trois précieux premiers points. A. S.