Phhoto : Riad De notre correspondante Amira Bensabeur La croissance anarchique des villes dans la wilaya de Tlemcen, alliée à un certain laisser-aller des autorités, notamment les élus, ont rendu ingérable la collecte des déchets dans certaines localités comme Hennaya, Sabra et Ghazaouet. Abritant des milliers d'habitants, ces villes de la wilaya restent sales malgré les efforts consentis dans ce domaine par les personnes concernées. Malheureusement, ces grandes agglomérations ressemblent désormais à une poubelle à ciel ouvert et les maladies respiratoires sont fréquentes. Les autorités semblent pourtant avoir pris conscience de l'ampleur du phénomène. Leur nouveau credo : «Une ville propre pour tous !» «Notre souci est de faire de l'assainissement une priorité pour que nos populations vivent dans les meilleures conditions d'hygiène et de salubrité», dirait tout élu interrogé à ce sujet. Pas de doute, les termes d'«assainissement» et de «propreté» sont désormais dans l'air du temps. Longtemps passés sous silence, les problèmes sanitaires et environnementaux liés à l'absence de gestion durable des déchets ménagers et industriels font désormais parler d'eux. Malgré la mise en place par l'Etat d'une loi-cadre définissant, entre autres, les règles générales de gestion des déchets ménagers, hospitaliers et industriels, le problème de ceux-ci se pose aujourd'hui avec acuité. Le cri d'alarme est lancé, le constat est irréfutable, et certaines villes ne savent pas quoi faire de leurs ordures. Les autorités sont dans chaque ville à court d'idées face aux tas d'ordures qui ne cessent de croître dans les villes. Les ordures ménagères sont dans les grandes et moyennes villes évacuées vers des décharges sauvages qui fleurissent partout, et des dépotoirs peu contrôlés créés par-ci par-là par les populations. Il n'existe pas de déchetteries consacrées aux déchets industriels et hospitaliers. Ainsi, les déchets dangereux provenant des zones industrielles et des centres hospitaliers sont soit envoyés clandestinement à la décharge réservée aux déchets ménagers, jetés dans la nature, ou tout simplement incinérés dans des conditions qui provoquent le pire avec une pollution engendrée par les fumées. Avec les déchets hospitaliers et leur mode de gestion, les risques ne concernent plus seulement les récupérateurs, mais aussi les personnels des formations sanitaires, les malades, les populations environnantes et l'environnement. L'accumulation des déchets hospitaliers tels que seringues et aiguilles due à l'abandon des matériels réutilisables au profit du matériel à usage unique et l'extension rapide de plusieurs infections ainsi que de celles transmissibles qui les accompagnent ont rendu indispensable la mise en place d'un dispositif de gestion des déchets hospitaliers susceptible d'assurer la sécurité des populations et la protection de l'environnement. Cependant, malgré la conception d'un tel dispositif, sur le terrain les choses n'ont guère évolué. On continue de jeter les déchets médicaux dans les bacs à ordures ou dans un simple trou, de multiplier les sites de stockage de ces déchets, de les brûler à l'air libre. Il est donc indispensable de trouver des réflexions convergeant vers une approche novatrice en matière de gestion et de valorisation des déchets solides ménagers solides. C'est pourquoi un comité de consolidation de ce projet doit être créé, impliquant tous les acteurs.