Photo : Riad De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Dans la wilaya de Tlemcen, tout le monde s'accorde à dire que la protection de l'environnement est indispensable pour avoir un cadre de vie agréable. Pourtant, les dégâts causés au milieu naturel sont là pour montrer qu'il y a un grand écart entre les discours et les actes. Malgré les risques sur la santé publique, l'incivisme n'en finit pas de détériorer l'image des rues, des quartiers, des cités, de la ville et de ses alentours. La plupart des régions de la wilaya sont polluées par ces amoncellements d'ordures qui engendrent des odeurs nauséabondes, favorisent l'apparition de moustiques, rats et deviennent ainsi des sources de maladies, un décor désolant que tout le monde voit et dont les dangers sont connus de tous, mais personne ne semble s'en soucier. Dans certaines régions, les autorités bataillent tant qu'elles peuvent, comme elles peuvent, pour faire respecter les horaires de collecte des ordures par les citoyens. En vain. Le premier pollueur et le premier destructeur de la nature et de l'environnement reste l'homme, le citoyen, qui, pourtant, est aussi le premier à faire les frais de cette dégradation de son cadre de vie. Non seulement la pollution revient cher en raison de ses incidences, La dépollution encore plus. Garder un milieu propre nécessite des investissements, qui doubleront, s'il s'agit de dépolluer ce même milieu. Le coût annuel induit par les dégradations de l'environnement, liées aux déchets et aux décharges se chiffre en millions de dinars dans la wilaya de Tlemcen, surtout si l'on sait que la région fait face à une explosion démographique et à une urbanisation de plus en plus croissante au niveau de certaines communes. Et pour réunir les conditions nécessaires à une bonne gestion de l'environnement, une grande mobilisation de tous les acteurs s'impose. Le ramassage des déchets et les différentes opérations de dératisation et autres démoustication restent tributaires des moyens qu'ont les communes et c'est là que le bât blesse, car les communes n'ont pas toutes les capacités nécessaires pour prendre en charge l'environnement comme il se doit. Comme on l'a indiqué au niveau de certaines communes, l'élaboration d'une stratégie reste le seul moyen de faire face à cette problématique, qui n'est pas propre à Tlemcen, faut-il le rappeler. Autre danger né de la multiplication des décharges sauvages, la prolifération des sachets d'emballage en plastique qui dénaturent les paysages et les villes. Pourtant, bon nombre d'élus se disent conscients qu'aujourd'hui, pour protéger la santé et garantir aux citoyens une meilleure qualité de vie, il faut favoriser la protection des milieux de vie et des écosystèmes pour les mettre à l'abri de la pollution. Aussi, a-t-on expliqué, la situation générale de l'environnement à travers les communes que compte la wilaya exigent une réorientation véritable de la gestion et du rôle de l'État dans ce domaine. La protection de l'environnement et de ses ressources implique la bonne gestion des problèmes de bruit, des matières résiduelles, la protection des espaces verts, l'éradication des rats et autres insectes qui gâchent le quotidien des citoyens et la sensibilisation des citoyens, en vue de les impliquer dans la préservation de leur milieu vital. Ainsi, pour des résultats à long terme, la protection de l'environnement implique des mesures à court terme. Par le passé, on a pu observer une situation catastrophique qui a failli être fatale, alors qu'aujourd'hui et grâce aux différents programmes lancés par l'Etat qui a mis au profit des communes d'importants moyens, on note un début d'amélioration. Mais ce n'est qu'un début et il reste encore du chemin à faire, surtout en direction des citoyens. Tous les élus et responsables à tous les niveaux sont d'accord pour dire que les citoyens doivent s'impliquer de manière active, car ils sont les premiers concernés. C'est de leur santé et de leur environnement qu'il s'agit. Ils doivent être attentifs aux changements qui se produisent dans leur environnement et connaître les impacts et les risques sur leur vie. Les gens doivent savoir ce qu'ils respirent, ce qu'ils mangent et ce qu'ils boivent. «Si nous désirons vraiment protéger l'environnement, il faut s'assurer que tous les secteurs d'activités et tous les citoyens puissent participer à cet effort collectif», dira un élu, en précisant que le citoyen doit s'impliquer davantage dans la protection de son environnement afin d'exercer une meilleure surveillance, tout en adoptant de meilleures habitudes de vie. A quelques nuances près, les autres responsables en diront autant. Du côté de la direction de la wilaya de la santé et de la population, les chargés de la prévention ont précisé qu'à l'échelle de la wilaya, l'environnement connaît une croissance constante liée au développement. Les observations sur le terrain tendent de plus en plus à démontrer qu'il y a un lien étroit entre la détérioration de la qualité de notre environnement et les problèmes de santé que rencontre la population. La pollution dans la ville portuaire de Ghazaouet et ses retombées sur la santé de la population sont citées comme un exemple qui illustre ce lien. Il est donc urgent, selon bon nombre d'observateurs, d'adopter une stratégie globale pour lutter efficacement contre la pollution. Les opérations de démoustications, la collecte régulière des ordures, etc., n'en seraient qu'un volet.