L'équipe nationale de football continue de faire parler d'elle aux quatre coins du monde. Le parcours époustouflant des Verts dans les éliminatoires jumelées CM-CAN 2010 a incontestablement redoré le blason de la discipline. Ces succès arrachés de haute lutte ont d'abord suscité la joie et la fierté du peuple algérien avant de déborder au-delà. D'énormes explosions de joie accompagnent aujourd'hui chaque victoire des Fennecs. A l'intérieur comme à l'extérieur du pays, des centaines de milliers de supporters saluent spontanément les performances héroïques des poulains du sélectionneur Rabah Saadane. Il s'agit d'un phénomène unique. Les sondages annoncent déjà plus de 200 millions de téléspectateurs pour le derby décisif Egypte-Algérie, prévu le 14 novembre prochain au Caire. Après un très long passage à vide, qui aura duré près de deux décennies, le football algérien revient ainsi sur le devant de la scène internationale. Et de quelle manière ! Dans les deux phases éliminatoires, le onze algérien a écarté des ténors du ballon rond africain et s'apprête, désormais, à croiser le fer avec le gotha mondial en Afrique du Sud. La qualité du jeu développé par les Verts et leur professionnalisme sur le terrain augurent, pour ainsi dire, une nouvelle ère pour le sport-roi. Les brillants résultats techniques de l'EN ont permis à l'Algérie de gagner progressivement plusieurs positions au classement général de la FIFA. Pour ce mois d'octobre, l'Algérie occupe la 29e place à l'échelle mondiale et la 4e au niveau continental, juste derrière la Côte d'Ivoire, le Cameroun et l'Egypte. Même si sa composante actuelle est essentiellement constituée de joueurs professionnels évoluant dans divers championnats européens, l'équipe nationale d'Algérie dispose également d'un immense réservoir de talents locaux. L'œuvre de restructuration et de modernisation des compétitions nationales entamée ces derniers temps par la FAF met justement l'accent sur la formation et la valorisation des compétences disponibles. Ce choix commence déjà à porter ses fruits parmi les petites catégories. La belle surprise créée par la sélection nationale des moins de 17 ans en est l'exemple type. L'équipe des cadets a disputé, début avril dernier, la finale du 8e Championnat d'Afrique de leur catégorie. Ces champions en herbe prendront part ce week-end à la phase finale de la Coupe du monde qui se tiendra au Nigeria du 24 octobre au 15 novembre prochain. Les jeunots de Athmane Ibrir ont, en effet, séduit tout le monde. Par leur talent d'abord, par leur discipline ensuite. Sans prétention aucune, ils ont simplement pratiqué un bon football. Prouesses techniques, esprit sportif, respect des décisions de l'arbitre et attitude correcte envers l'adversaire, l'équipe nationale cadette mérite largement les ovations du grand public qui l'accompagne dans cette première aventure mondiale. Ils se mesureront, en matches de poules, à leurs vis-à-vis de l'Uruguay, de la République de Corée et d'Italie. Les Merzouki, Cherchar, Belkadi, Khelifi, Bekakchi et consorts entament leur safari nigérian dans les meilleures dispositions psychologiques. Ils ont toute la confiance du public algérien. Cette sympathique bande, qui fera, à l'occasion, ses premières armes à un tel niveau de la compétition, arrivera à maturité dans l'avenir proche pour reprendre le témoin. La nouvelle politique de la FAF impose aussi aux clubs de l'élite d'aligner des athlètes de 20 à 22 ans pour assurer la relève. Dire aujourd'hui que le football algérien se porte parfaitement bien, ce serait excessif. Mais, il est clair que les choix adoptés concernant la formation et la professionnalisation de la discipline sont de nature à lui permettre d'assurer ses arrières dans les prochaines années. La stricte application de ces nouvelles orientations sur le long terme sera incontestablement salvatrice. Les bonnes performances des sélections nationales constituent, dans ce sens, le déclic tant attendu. Le football algérien entame, semble-t-il, une étape qualitative de son développement. Il appartient à tous les acteurs concernés de persévérer dans cette voie pour sortir définitivement du bricolage et de l'improvisation. K. A.