Photo : Sahel Par Amirouche Yazid La victoire acquise avant-hier par la sélection nationale de football face à la Zambie a été célébrée dans le faste aux quatre coins du pays par des millions d'Algériens qui ont suivi la partie sur leur petit écran. Au bout d'une soirée particulière, qui a vu le onze national peiner pour venir à bout d'une équipe zambienne très accrocheuse, les Algériens sont sortis fêter un succès précieux qui rapproche les Verts du Mondial. L'Algérie n'est pas encore qualifiée pour l'édition de Johannesburg. Mais le rêve est plus que jamais permis. D'autant que le onze national est maître de son destin. Il ne reste plus que deux étapes pour voir les Verts reprendre leur place dans le ghota mondial. L'œuvre en vaut tous les sacrifices en ce sens qu'une qualification à la phase finale de la Coupe du monde est synonyme d'un retour du football national au plus haut niveau. Une place qu'elle n'aurait jamais abandonnée n'était l'irruption d'une faune de dirigeants qui ont détruit tous les fondements de la discipline. Les choses semblent changer positivement pour le grand bonheur d'un peuple qui a su de manière admirable poussé son équipe vers l'avant. On se rappelle que, aussi bien les joueurs et le staff technique que les membres de la Fédération algérienne de football, personne n'a osé parler de qualification au Mondial au moment où la rue en faisait une finalité, voire une obsession. Ce n'est nullement un raccourci que d'accorder un rôle principal au peuple du foot dans la série de performances qu'enregistre notre sélection depuis la première phase des éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde 2010. On a ainsi l'impression que l'optimisme et la confiance qu'exprime la planète du football national en pareille circonstance donne des ailes au groupe de Saadane, qui se voit, dès lors, interdit de décevoir tout un peuple. La tonalité ayant prévalu avant la rencontre contre la Zambie ne trompait plus personne. Les Algériens préparaient la fête dans la sérénité. Ils ne doutaient point de la victoire qu'allaient arracher les Verts contre la Zambie dans la soirée la plus attendue de ce mois de septembre. Les klaxons fusaient avant même le coup d'envoi de la partie. Des défilés ont eu lieu bien avant même la rupture du jeûne. L'Algérie entière a vibré aux couleurs nationales. Dans les foyers, on n'arrivait plus à retenir ses nerfs : les cris débordaient à la moindre occasion créée par Djebbour et ses coéquipiers. Le doute persistait jusqu'au but de la délivrance signé Rafik Saïfi. Après une heure et demi de stress, d'angoisse devant l'écran, les Algériens peuvent désormais entamer la fête. Ils n'attendaient que le coup de sifflet final de l'arbitre mauricien. Dès cet instant-là, les artères de toutes les villes du pays prirent un décor similaire. Munis de l'emblème national, les Algériens tenaient à exprimer leur fierté, leur joie, leur satisfaction de ce que viennent de réaliser les poulains de Rabah Saadane, qui se rapprochent à pas sûrs de la phase finale de la Coupe du monde 2010, dont le déroulement est prévu en Afrique du Sud. A 00 h 20' un grand nombre d'Algériens était dehors. «Pas question de dormir. Notre football est de retour. Nous irons au mondial», scandent à l'unisson les manifestants. Le rythme des nos villes a changé en l'espace de quelques minutes. La monotonie et la torpeur qui régnaient, y compris durant les soirées ramadhanesques, a vite cédé la place à l'ambiance et à la liesse populaire. Le décor est indescriptible. Au centre du pays, à l'est, à l'ouest, au nord, comme au sud, la joie est d'une exceptionnelle saveur. C'est la fête de tout le monde. Ni exclusion ni marginalisation. La fête appartient à tout le monde. C'est la fête du peuple algérien, auquel le football et sa magie donnent l'occasion de vivre des instants de plaisir dans un quotidien fait de privation et d'interdit. Le rendez-vous est pris pour le 10 octobre -jour de déroulement de l'avant-dernière étape de ces éliminatoires qui verra l'Algérie affronter le Rwanda pour de nouveaux moments de joie...