Synthèse de Ziad Abdelhadi «Construire notre sécurité alimentaire.» C'est sur ce thème qu'a été célébrée jeudi dernier à l'Institut national de la recherche agronomique la Journée mondiale de l'alimentation. Dans cette perspective, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirme que la nouvelle politique agricole lancée il y a un peu plus d'une année devrait doter le pays des capacités opérationnelles devant lui permettre d'assurer à terme sa sécurité alimentaire. «Cela est du domaine du possible, en témoignent les résultats obtenus par la céréaliculture et la production laitière. Ces résultats ont une incidence positive sur nos importations et sont donc significatifs d'une baisse sensible de la facture des importations alimentaires», a-t-il souligné. Dans son discours, il a aussi abordé la question de la sécurité alimentaire mondiale, affirmant que la rénovation de la gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale n'aurait pas d'incidences durables sans l'orientation des investissements vers l'agriculture et le développement rural dans les pays du Sud. Il a aussi estimé que «la nécessaire rénovation de la gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale resterait sans incidences durables si des investissements conséquents, voire massifs, ne sont pas orientés, tel que le préconisent la FAO et les institutions internationales, vers l'agriculture et le développement rural dans les pays du Sud». Toujours dans ce contexte, Rachid Benaïssa a ajouté que, même l'aide alimentaire, qui est un devoir de solidarité internationale, reste une réponse insuffisante sur les plans social, économique et politique. Il a estimé que le thème retenu cette année pour la célébration de cette journée (atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise) atteste la gravité de la situation et des défis majeurs qui sont lancés à la communauté internationale. En effet, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 75 millions en 2007 et d'environ 40 millions en 2008, et ce chiffre devrait encore s'accroître de 105 millions en 2009, à cause de la persistance de la crise économique mondiale, selon les chiffres de la FAO.