Selon le rapport de la Banque d'Algérie, en ce qui concerne les banques privées, leur part de crédits à moyen et long terme a atteint un niveau appréciable (50% du total de leurs crédits contre 51% à fin 2007). Ce niveau de crédits à moyen et long terme est dû à l'effort d'octroi des crédits d'investissement aux entreprises privées et des crédits de financement de biens durables aux ménages. Néanmoins, selon les experts financiers et même les responsables, l'apport de cet essor ne s'est pas traduit sur le terrain. D'aucuns ne peuvent nier la contribution apportée par les banques étrangères dans la fulgurante ascension du crédit à la consommation et automobile avant sa suppression dans la loi de finances complémentaire de 2009, mais on juge, outre mesure, que l'apport des banques étrangères dans le financement de l'économie nationale et particulièrement les investissements productifs reste timide. Preuve en est, les orientations faites par le président de la République lors de l'audition du ministre des Finances. Le Président avait, en fait, conditionné l'ouverture aux banques étrangères et aux banques privées par «le respect des normes universelles». Il a même recommandé : «L'autorité monétaire doit mettre au point un cahier de charges fixant certains critères aux banques voulant travailler en Algérie, notamment l'obligation pour elles de réserver une partie de leur portefeuille au financement réel de l'investissement et non pas à se limiter à l'accompagnement du commerce extérieur ou à la promotion des crédits à la consommation.» Il s'agit là, semble-t-il, d'une orientation majeure puis l'implantation des banques depuis des années, ce qui n'a pas bénéficié considérablement aux différents projets. Il faut signaler au passage que le crédit à la consommation a connu un boom inégalé. Il a progressé de 25% l'année dernière en comparaison à 2007. Il représente aussi la bagatelle de 2 450 milliards de dinars. Il faut dire qu'après la suppression des crédits à la consommation , il ne restait aux banques étrangères installées en Algérie que la réorientation de leurs activités vers des investissements productifs. Les banques publiques ont démontré que les montages financiers peuvent s'avérer d'une importance capitale pour les projets structurants et productifs. Le gouverneur de la Banque d'Algérie l'a même insinué lors de sa présentation du dernier rapport de la BA. M. Laksaci, qui a affirmé que la situation monétaire du pays est «solide», n'a pas hésité à dire que la diversification économique est la seule voie de salut. Il s'agit là d'un appel à tous les établissements financiers pour participer au financement de l'économie et faire ainsi du crédit un levier de croissance. S. B.