Après une longue absence, le CRB renoue avec la compétition internationale en affrontant l'équipe tunisienne du CS Sfax. Lors des précédentes éditions de coupe continentale ou régionale, l'équipe fut éliminée dès le premier tour. La déception fut d'autant plus amère qu'elle a également été suivie d'autres échecs. Cette année encore, et après un début de saison mi-figue, mi-raisin, le club algérois s'est enlisé dans les difficultés : instabilité au niveau de la direction technique, absence de cohésion au sein du groupe, ce qui leur a fait perdre le contact avec le groupe de tête (9 points d'écart). Le CRB même s'est fait battre sur des scores fleuves au point de soulever le courroux de ses fans, qui se sont rendus au stade pour se faire entendre. Il a fallu l'intervention du service d'ordre pour calmer les esprits, et permettre au coach Abdelkader Laïche de poursuivre sa séance d'entraînement. Si le club de Laquiba se trouve aujourd'hui dans une position inconfortable eu égard à son mauvais parcours, il faut admettre que le club est capable aussi de se surpasser, de se remettre sur orbite et de croire en ses chances en faisant preuve de patience et de bonne volonté. Remis sur orbite, il ne pourra qu'en tirer profit au plan continental. C'est d'autant plus vrai que, contrairement aux autres prétendants au titre, les protégés de Laïche semblent être débarrassés de la grande pression. Ainsi, le groupe ambitionne aujourd'hui de bien représenter les couleurs du club, ou encore de jouer les premiers rôles à l'échelle nationale et africaine Aura-t-il, dès lors, les moyens de ses ambitions ? Les quelques difficultés vécues au niveau de la section football, il y a si peu, auront peut-être le mérite de reconstituer l'unité du groupe. En plus d'un nouveau coach, les dirigeants n'ont pas hésité à recruter quelques éléments nouveaux dont on attend du reste la confirmation de leur talent. A l'occasion de cette première sortie internationale, l'équipe pourra retrouver son équilibre grâce à une gestion plus rationnelle de l'effectif. Plus stable, le groupe laissera entrevoir des «lueurs» de cohésion et de combativité. Même si sur le plan de la qualité de jeu, les Belcourtois n'ont pas réellement atteint la vitesse de croisière, par un jeu plus varié et moins stéréotypé et, pour ainsi dire, plus d'improvisation et de création. Quand bien même la cohésion est effective, elle n'en doit pas moins être parfaite afin de gagner en qualité de jeu. Car il convient de rappeler que le CRB d'aujourd'hui n'est plus la même que celui de 2002-2003. L'originalité de celui qui affrontera le CS Sfax aujourd'hui, c'est qu'il présente un mélange de joueurs expérimentés qui ont déjà goûté aux délices de la compétition régionale et continentale et d'autres qui ne connaissent pas la compétition, à commencer par le coach lui-même… Le CSS, lui, connaît mieux cette compétition et ne peut ignorer aussi que pour aller loin dans cette épreuve, il faudrait, avant tout, s'appuyer sur la rigueur, dans la gestion de l'effectif «africain» avec un turn-over sans en perturber l'équilibre collectif. Rigueur ensuite, sur le plan défensif pour éviter des surprises, et il y en a en compétition africaine, qu'il serait difficile de colmater. C'est vrai que l'entraîneur sfaxien Lucas Peruzovic a emporté dans ses bagages jusqu'à huit défenseurs mais avec également la présence de sept joueurs de milieu, dont cinq à tempérament offensif, l'on serait tenté de dire que le staff technique sfaxien opterait pour un 4-3-3 avec une participation active des latéraux pour bloquer haut les couloirs et permettre aux deux pivots Heythem Mrabet et Chadi Hammami ou Chaker Bergaoui de remonter le terrain pour se rapprocher de leurs coéquipiers et permettre aux attaquants Guememdia et Dominique, renforcés Sauma Naby de peser sur une défense algérienne qui ne serait pas le point fort de Belouizdad, défait 5-0 par l'ASO Chlef la semaine écoulée. Mais ce qui est sûr, ce que les clubistes sfaxiens ne cessent de répéter, c'est que le CS Sfax est à Alger pour attaquer et tout mettre en œuvre pour ramener la victoire. Le club sfaxien, fort de l'expérience acquise de ses multiples périples antérieurs à travers le continent et, également, le monde arabe, tentera de jouer carrément le jeu. Et c'est avec une option tactique qui accorde une large place au volet offensif qu'il compte négocier le match. Pas donc de considérations deprudence excessive ni de faux-fuyants comme on en voit parfois chez des équipes en déplacement. «Un match comme tous les autres qu'on se doit de disputer avec les tripes pour prendre option dès le match aller de ces demi-finales de l'épreuve», dira Nafti, pour qui, l'ensemble est aguerri et est pleinement conscient des difficultés qui l'attendent. L'entraîneur adjoint de l'équipe, Fathi Dergaa, abonde dans le même sens : «Nous n'allons pas à Alger pour villégiaturer ou accomplir une formalité, mais plutôt pour défendre crânement nos chances dans cette épreuve, à laquelle nous accordons une grande importance». La délégation sfaxienne a quitté Tunis pour Alger hier matin à 10h30 et effectuera une dernière séance d'entraînement, destinée au décrassage et à la remise en condition, a eu lieu hier ce soir, à l'heure du match, et sur le même terrain du 20 Août 1955 qui abritera demain la rencontre. A cette occasion, nos représentants sont appelés à arracher un résultat positif susceptible de les mettre à l'abri de toute désagréable surprise lors du match retour, prévu au M'hiri, le dimanche 12 novembre. Y. B.