Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Le terrorisme a baissé de 30%, entre 2006 et 2008. C'est le constat établi par le ministère de la Justice par la voix de son directeur des affaires pénales. Dans une déclaration à une consœur de l'APS, il a affirmé que le terrorisme n'était pas circonscrit aux seules wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, Tipasa, Aïn Defla ou encore à Jijel. En fait M. Lakhdari a justifié cette baisse par l'entrée en vigueur de la politique de réconciliation nationale qui a vu beaucoup de terroristes ou encore de groupes armés se rendre aux autorités et bénéficier ainsi des dispositions de ladite politique. Interrogé sur la grande criminalité, le fonctionnaire du département de Tayeb Belaïz a indiqué qu'elle évoluait de manière importante dans les zones frontalières. Une manière de démonter les difficultés que rencontrent les différents services à mettre hors d'état nuire les contrebandiers compte tenu de l'étendue du territoire et des frontières. Toutefois, l'usage des stupéfiants inquiète sérieusement les pouvoirs publics, ce d'autant que la société reste passive quant à ce phénomène. En 2008, ce sont pas moins de 10 296 infractions qui ont été enregistrées. M. Lakhdari est longuement revenu sur la batterie de textes adoptée et /ou amendés (159 depuis 1999) par le ministère de la Justice, notamment le code pénal et celui de procédure pénale avec l'introduction de la limitation de la détention provisoire. A ce sujet, il ne donnera aucune statistique. Pourtant, il n'est un secret pour personne que celle-ci est régulièrement dénoncée par les avocats de la défense tant elle est devenue systématique. Le même responsable a indiqué que «la politique pénale mise en œuvre a prouvé son efficacité et contribué à réduire la criminalité». Ainsi, selon M. Lakhdari, les infractions liées à l'émission de chèques sans provision et les vols ont sensiblement baissé. «Les instruments juridiques adoptés pour faire face à l'évolution de la criminalité ont permis de renforcer la capacité de dissuasion de la justice et ont eu pour effet de réduire de 2006 à 2008, le taux de criminalité à 5,53%. Un taux contradictoire avec ceux données régulièrement par les services de la Gendarmerie nationale et la police. La corruption et la criminalité liées aux activités économiques et commerciales touchaient, selon ce responsable, à la transparence de la vie économique et à l'intégrité des agents publics. «Ce type de criminalité se manifeste à travers les infractions relatives à la loi sur la concurrence (98 481 infractions en 2008) à la loi sur la protection du consommateur (50 641 infraction pour la même année), la loi sur la charge (1 269), les émission de chèques sans provision (11 117) et la corruption qui a enregistré 807 infractions.». Pour M. Lakhdari, ces infractions se justifient par la transition économique. Elles ont même tendance à prendre de l'ampleur. «Non seulement par le nombre, sans cesse croissant des contrevenants mais surtout par le fait qu'il bénéficie de connivence d'agents de l'Etat pour prendre racine dans des secteurs publics stratégiques [bancaires, marchés publics]»