Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est exprimé hier sur les raisons qui auraient poussé le colonel Oultache Chouaïb à assassiner Ali Tounsi. Harcelé par les journalistes, M. Zerhouni a déclaré que le crime s'est déroulé «sans aucun témoin. Il s'agit d'un problème entre le défunt et celui qui l'a assassiné, qui est, Dieu soit loué, vivant et à la disposition de la justice. Laissez la justice jouer son rôle et accomplir sa mission avec sérénité et les résultats vous seront livrés dans le respect total de la transparence». A la question de savoir s'il s'agissait d'un règlement de compte ou d'un complot, le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'il est question d'«un problème personnel entre les deux hommes. Pour le reste, patientez, attendez ce que va dire la justice». Cette dernière révélation, sortie de la bouche du premier responsable de la sécurité intérieure du pays, tranche avec tout ce qui a été dit ou écrit sur ce drame. Elle tranche également avec le communiqué du département de M. Zerhouni, rendu public immédiatement après l'assassinat de l'ex-DGSN et dans lequel il faisait état du «décès de Ali Tounsi à la suite de coups de feu tirés par le colonel Oultache, pris d'une crise de démence et qui a retourné l'arme contre lui». La sortie médiatique du ministre d'Etat suscite plusieurs interrogations sur les informations distillées jusqu'ici concernant la présence de témoins ou encore le supposé suicide du colonel de l'unité héliportée de la police, dont le crime aurait été motivé par sa crainte d'être mis aux arrêts après l'enquête diligentée à la suite de marchés qui auraient été conclus avec des étrangers et considérés non conformes à la règlementation. En tout état de cause, seule l'enquête judiciaire est à même de déterminer les tenants et les aboutissants de ce drame.Pour ce qui est des codes communal et de wilaya, le ministre de l'Intérieur a affirmé que ce projet de loi a déjà fait l'objet d'une première lecture : «Il est, en ce moment, de nouveau en cours d'examen.» A propos du contrôle de la gestion des APC et des APW, il a indiqué qu'il se faisait en application de la loi et selon les soupçons qui pourraient apparaître. De toutes les façons, selon M. Zerhouni, il n'est pas question de distribuer des deniers publics sans pouvoir les contrôler.