Les deux chambres du Parlement ont ouvert, à une heure d'intervalle, la session d'automne qui doit durer au maximum 5 mois. En marge de ces deux cérémonies solennelles, deux personnalités politiques et non des moindres, puisque la première dirige l'Exécutif et la seconde la sécurité du pays, se sont exprimées sur des questions nationales. Ahmed Ouyahia est revenu sur la dernière instruction qu'il a adressée aux responsables et relative à la gestion rationnelle et rigoureuse des deniers publics. «Les responsables de tous les secteurs ont été rappelés à l'ordre et feront certainement mieux.» A propos du diplomate algérien mis en examen dans l'affaire de l'assassinat, en 1987, d'Ali Mecili, le patron de l'Exécutif dira que le dossier est entre les mains de la justice française. De plus, a-t-il ajouté, la presse nationale a publié toutes les informations inhérentes à cette affaire et qui prouvent l'innocence de Mohamed Ziad Hasseni. D'autre part, interrogé sur la date de la révision constitutionnelle, M. Ouyahia indiquera que «chaque chose se fera en son temps». Comme pour signifier qu'il fallait faire montre de patience. Au volet sécuritaire, et invité à réagir au communiqué du GSPC contenant des menaces selon lesquelles à chaque fois que les services de sécurité abattront l'un de ses responsables, ce dernier visera les institutions de l'Etat à travers des attentats suicides, le chef du gouvernement a affirmé, non sans adopter un ton ferme : «Je ne commente pas les déclarations des criminels.» Il dira également qu'ils n'ont d'autre choix que de se rendre et s'inscrire dans le cadre de la réconciliation nationale ou d'être abattus. Et Ahmed Ouyahia, s'adressant cette fois-ci aux journalistes qui l'interrogeaient, dira : «Arrêtez de servir de tribune aux terroristes. Ce n'est pas une menace, mais je vous le dis.» Intervenant devant la presse sur le même sujet, Mohamed Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, dira qu'il est aujourd'hui clairement établi que ces groupes terroristes servent des intérêts politiques et économiques étrangers. Et M. Zerhouni de renchérir : «A chaque fois que nous parlons de la défense de nos intérêts, nous enregistrons ce genre de réaction. La coïncidence est flagrante.» Et d'un air très décidé, il reprendra son chef du gouvernement sur l'unique alternative qui s'impose aux terroristes, à savoir la reddition pour bénéficier éventuellement des dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale ou le risque de se faire abattre par les services de sécurité, «dont l'abnégation n'est plus à prouver».