Historiquement, techniquement, tactiquement, individuellement, il y a loin, très loin entre cette équipe et cette autre. Les joueurs kabyles, décidés à s'imposer devant les tout aussi «modestes» Camerounais des Astres de Douala, n'avaient pas les ressources nécessaires pour le faire. Les Camerounais étaient venus beaucoup plus faire du spectacle que jouer au football. Kibong, à lui seul, provoqua 8 minutes d'arrêt en première mi-temps, à cause d'une expulsion. En effet, ayant écopé d'un deuxième carton jaune, Kabong a été expulsé, mais, au lieu de rentrer directement aux vestiaires, comme le stipule le règlement, il est allé s'asseoir sur le banc des remplaçants. Après bien des palabres, le service de sécurité l'a escorté vers le tunnel menant au vestiaire, en faisant le tour du stade dans le sens opposé, provoquant le courroux des spectateurs. Le football, d'abord, est une chose très compliquée. Pas une science exacte. Ensuite, les équipes africaines sont toujours imprévisibles et fidèles à leurs traditions. On l'a bien senti contre les Astres. Nos adversaires passaient le plus clair de leur temps à reculer, à user de scènes pour perdre du temps, mais, dès qu'un jaillissement paraissait, leurs «petits attaquants» trouvaient, on ne sait comment, des brèches parmi nos défenseurs. Ils réussirent leur but. Il y a, enfin, «l'envers du décor» qui fait état d'un certain décalage entre les motivations. Autrement dit, pour l'heure, la JSK qui a perdu 6 joueurs titulaires d'une licence africaine, en pleine préparation, ne nourrissait pas trop d'illusions pour cette coupe qui arrive toujours au mauvais moment, même si elle détient le record de victoires dans cette joute continentale. En dépit de ce résultat, les joueurs entendent bien regagner l'estime de leur public et l'approbation de tout le pays en se donnant à fond en Ligue africaine des champions. Moldovan, le nouveau coach kabyle, songe uniquement à redorer son blason. Quant aux joueurs, on sait parfaitement bien que, s'ils redoublent d'efforts et de vigilance, ils réussiront leur pari : celui de reconquérir l'Afrique. C'est beaucoup de raisons à la fois. Et pas nécessairement cet esprit d'entente, cette harmonie et cette volonté qui donnent le maximum de sécurité et d'immunité à l'équipe kabyle. En fait, à Tizi Ouzou, l'inquiétude ne sera totalement levée que si les Canaris cèdent la place à un sentiment commun : porter haut les couleurs de la JSK et réconcilier le football algérien avec le prestige et le succès. M. G.