Photo : Riad Par Hasna Yacoub «Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations. Nous avons élaboré des mécanismes législatifs et réglementaires qui seront bientôt renforcés par l'installation d'une commission nationale ad hoc», a déclaré hier le président de la République à l'occasion de l'ouverture de l'année judicaire. Il a affirmé qu'un Etat de droit est l'objectif escompté de la réforme, rappelant que cette orientation demeurera une option irréversible et une priorité nationale. Après être revenu sur la révision des mécanismes législatifs et fonctionnels, du recrutement, de la formation, de la modernisation des méthodes de gestion et de la réforme du système de rééducation, il n'a pas manqué de saluer les résultats de la réforme de la justice. Il a également abordé les projets futurs qui «doivent, impérativement, s'inscrire en droite ligne de cet objectif [la construction d'un Etat de droit], et il incombe à l'Etat d'assumer les charges et les coûts qui en découlent, pour peu que ces projets servent les intérêts du citoyen, du pays et de la justice». Abordant ces projets futurs, le président Abdelaziz Bouteflika commencera par ordre de priorité : «Il est impératif de procéder à la révision des méthodes de travail de certaines juridictions, à leur tête la Cour suprême et le Conseil d'Etat, afin de faciliter la prise en charge du nombre sans cesse croissant des recours qui y sont introduits.» Il s'attaquera ensuite au tribunal criminel qui «doit, lui aussi, revoir son organisation pour garantir les droits des citoyens qui y comparaissent. Il y a lieu, dans cette optique, de porter à la connaissance des concernés d'autres modes de recours, à l'instar de ce qui est en vigueur au niveau d'autres tribunaux du pénal». Et, en vue d'encourager l'esprit de fraternité et le sens du pardon entre les citoyens, le chef de l'Etat citera la dernière alternative proposée par le système judiciaire, à savoir «la réconciliation et la médiation pour englober les petits délits dans le domaine pénal». «Un autre projet auquel nous devons accorder tout l'intérêt est la possibilité à donner aux membres de la communauté nationale résidant à l'étranger d'obtenir leur casier judiciaire au niveau de nos consulats à l'étranger en bénéficiant des mêmes avantages accordés aux nationaux résidant en Algérie», a-t-il souligné. Il exigera ensuite d'«accélérer la réalisation du projet de numérisation des archives et des documents de l'état civil pour sauvegarder la mémoire nationale et offrir des prestations dans la célérité». N'oubliant pas le système de rééducation au regard de son importance et de son impact positif sur la société, le chef de l'Etat interpellera les cadres de ce secteur afin d'assurer une prise en charge des délinquants en milieu pénal et de s'intéresser de près aux conditions carcérales : «Je saisirai cette opportunité pour exhorter les responsables du secteur à fournir davantage d'efforts afin qu'un grand nombre de détenus notamment parmi les jeunes, bénéficient d'enseignement et de formation professionnelle en vue de faciliter leur réinsertion.» Enfin, le Président annoncera en complément de tout ce qui a été réalisé en matière de réforme de la justice et de ce qui est prévu à l'avenir : «J'ai donné instruction pour le recrutement de 470 élèves magistrats pendant toutes les années du programme quinquennal (2010-2014). Je ne manquerai à cette occasion d'affirmer la nécessité de poursuivre les réalisations dans le domaine du développement des métiers qui assistent la justice et d'accélérer la promulgation de la loi régissant la profession d'avocat en tant que vecteur de l'action judiciaire et fondement du pouvoir judiciaire.»