Le crédit documentaire (credoc), instauré comme moyen de paiement des opérations d'importation des produits en l'état de vente dans l'article 69 de la loi de finances complémentaire 2009, a fait hier l'objet d'un débat entre les dirigeants et les clients de la Banque nationale d'Algérie (BNA). L'approche de la BNA, comme a tenu à le souligner son P-DG, M. Seghir Benbouzid, consiste à expliquer les nouvelles mesures de la LFC 2009, particulièrement le credoc, qui a suscité d'ailleurs, hier, de nombreuses interrogations du côté des importateurs, venus nombreux exposer leurs doléances à la BNA dont le premier responsable a tenté d'être rassurant en rappelant l'engagement de cette banque pour la modernisation de ses moyens et la perfectionnement des ressources humaines. Car, faut-il le noter, l'utilisation du credoc pour le financement des importations dans l'objectif de sauvegarder l'outil de production nationale nécessite des connaissances spécifiques alors que les agents de la BNA se sont habitués à traiter les transferts libres d'argent qui constituaient avant la promulgation de la nouvelle loi 75% des opérations d'importations. «Avec les nouvelles dispositions, le volume des credoc s'est gonflé subitement. Il fallait des capacités de traitement appropriés», a expliqué le P-DG de la BNA. Et d'ajouter : «Il fallait multiplier le nombre d'agents pour le credoc. Car, dans les opérations de commerce extérieur, il n y a pas plus dangereux et plus sécurisant que le credoc.» Donc, l'aspect formation est très important. La BNA, dont 50 sur 230 agences traitent les dossiers credoc a lancé un programme spécial à cet effet. Et de manière à pouvoir assurer un meilleur traitement des opérations et à éviter les retards dans l'ouverture de crédits documentaires. «Certains agents ne connaissent pas le credoc», a précisé le P-DG de la BNA. Ce manque d'informations chez les agents de la BNA a engendré des retards énormes dans le traitement des dossiers. Les opérateurs présents à la rencontre d'hier l'ont souligné. Ils sont nombreux à avoir contesté ces lenteurs. Certains importateurs attendent depuis le mois d'août, ce qui les a poussés à annuler carrément leurs demandes d'ouverture de lettre de crédit documentaire. Les opérateurs n'ont pas, par ailleurs, manqué de regretter l'absence de concertation autour de cette affaire. De même que pour l'absence de communication entre agences et administration centrale de la BNA autour des problèmes des clients à ce sujet. Lesquels ont trait également à d'autres volets. D'où l'accent mis par la BNA sur la vulgarisation autour de la LFC 2009, les nouveaux services et la modernisation de la banque, les nouvelles dispositions en matière de conditions de banque et le traitement des entreprises en difficulté. Des réunions régionales ont déjà eu lieu à cet effet. S. I.