Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le cinquante-cinquième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale demeure une date ancrée dans l'histoire de tous les Algériens, car il s'agit d'une révolution qui a été menée par des jeunes, amoureux de leur patrie. Des jeunes qui se sont sacrifiés pour que vive l'Algérie en toute dignité, à l'image de Ben M'hidi, Faradj, Zirout et bien d'autres héros. Ainsi donc, évoquer le 1er Novembre, c'est parler de toute une guerre de sept ans et demi, qui a coûté la vie à un million et demi d'Algériens. Cette date, symbole dan l'histoire du pays, qui a permis au peuple d'arracher son indépendance, n'est malheureusement que peu connue dans le milieu des jeunes, et même des lycéens, malgré un programme conçu à ce sujet. Cinquante-cinq ans après le recouvrement de l'indépendance, notent certains, l'Algérie a accompli des réalisations et des avancées indéniables dans plusieurs domaines de la vie économique, sociale et culturelle, néanmoins, l'histoire de la guerre reste toujours anonyme et inconnue de certains jeunes, qui n'ont appris que des dates et des noms. Pis encore, les jeunes pour des raisons non encore élucidées fuient leur pays en s'aventurant en pleine mer. Des haraga estimés à des milliers, dont plusieurs ont péri en mer. Pourtant, la politique algérienne en matière de prise en charge des jeunes est plus que satisfaisante et la lutte contre l'immigration clandestine n'est jamais parvenue à mettre un terme à ce phénomène où, quotidiennement, les garde-côtes interceptent des candidats sans compter ceux qui ont réussi à atteindre l'autre rive. En effet, l'objectif principal de tous les acteurs est de contribuer à redonner de l'espoir à une jeunesse qui se sent exclue et à rendre le territoire algérien plus attractif comme pays pour ses jeunes. Ceci dit, le président de la République a, à plusieurs reprises, évoqué ce problème, notamment dans l'un de ses discours où, il a souligné : «Je lui demande d'avoir davantage de rêves, d'aller de l'avant, de vaincre ses peurs, de dépasser les archaïsmes, d'être conquérante pour bâtir l'Algérie de demain. Je compte sur son exceptionnelle vitalité et sur sa volonté indomptable de s'en sortir, pour m'aider à remonter la pente du renouveau.» Cependant, malgré tous les engagements de l'Etat à procurer «le confort» aux jeunes, beaucoup n'arrivent pas à rejoindre les rangs et continuent à s'aventurer sur les chemins détournés, penser à la harga ou plongent dans la délinquance. A propos de cet évènement historique dans l'histoire du pays, qu'est la célébration du 1er Novembre, il demeure depuis ces dernières années une journée chômée et payée et un anniversaire inaperçu. Pourtant, certains jeunes demandent à connaître l'histoire de cette guerre et demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les héros de cette révolution et les batailles auxquelles ils ont participé. Cependant, alors que la guerre d'Algérie est présente dans les programmes d'histoire de l'enseignement secondaire depuis une vingtaine d'années, il convient d'analyser la place qu'elle occupe, aussi bien au collège qu'au lycée, et voir aussi son introduction à l'école primaire avec la mise en place de nouveaux programmes d'histoire depuis presque dix ans. Ces facteurs, appuyés de rencontres avec des anciens moudjahiddine et des conférences, permettent aux écoliers et lycéens de mieux s'informer et mieux connaître l'histoire de la révolution qui a ébranlé le monde entier. Selon certains, l'on a perdu le goût de cet évènement, alors que des jeunes espèrent célébrer l'évènement comme ce fut au bon vieux temps, avec des défilés et des manifestations. Ce qu'il faut pour préserver cette force et la relever demain, c'est une politique plus rigoureuse dans le domaine, car il s'agit de la clé de l'avenir du pays. Ainsi, il est indispensable, comme l'a souligné un citoyen, d'éviter de regarder ces jeunes comme de «vulgaires bons à rien», mais de simplement leur consacrer une attention, car c'est cette jeunesse qui portera demain le pays.