La polyarthrite rhumatoïde touche quatre fois plus les femmes que les hommes, notamment celles âgées de 35 à 55 ans et parfois moins. «Nous avons vu des cas de polyarthrite qui commencent avant l'âge de 16 ans», a affirmé jeudi dernier, au palais de la culture à Alger, le Pr Chafia Dahou Makhloufi, en marge des 9èmes Journées nationales de rhumatologie organisées par la Ligue algérienne antirhumatismale. La spécialiste en rhumatologie appelle les malades à consulter un médecin dès l'apparition des premiers symptômes : «Plus tôt on fait le diagnostic, meilleurs seront le traitement et la prise en charge du malade.» C'est aussi la meilleure façon de prévenir les complications qui pourraient aller jusqu'à l'érosion, voire la destruction des articulations : «Il faut traiter précocement pour prévenir le handicap fonctionnel.» Le médecin appelle les malades à signaler particulièrement la douleur qui s'installe au niveau de ces articulations mais aussi l'enraidissement matinal qui peut durer une heure et plus. Il y a aussi l'asthénie (la fatigue intense) qu'il ne faut pas négliger. «La polyarthrite rumatoïde est un problème de santé publique qu'il faut prendre sérieusement en charge. Elle est à l'origine de nombreux cas d'absentéisme», soulignera-t-elle avec insistance. Ainsi, s'accordent à dire les spécialistes, la polyarthrite rhumatoïde est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus répandu. C'est une inflammation de la membrane synoviale qui peut entraîner progressivement et insidieusement une érosion du cartilage et de l'os. Et pas seulement : elle peut également atteindre la peau, les poumons, le rein et le cœur. «C'est une maladie dite auto-immune, c'est-à-dire systémique. La prise en charge du malade doit se faire dans un cadre global non seulement par rapport à l'articulation.» La cause exacte de cette polyarthrite rhumatoïde n'est pas connue mais il y a des facteurs qui favorisent son éclosion, particulièrement chez la femme : facteurs hormonaux, génétiques, environnementaux et psychologiques. Le Pr Dahou précisera que cette pathologie est fréquente chez la femme enceinte, celle ménopausée et durant la période après l'accouchement. Evidemment, ce ne sont pas toutes les femmes classées dans cette catégorie qui en sont atteintes. La vigilance doit être toutefois de mise pour toutes les femmes aussi bien que pour les hommes. Pour ce qui est des facteurs environnementaux, la spécialiste parlera du virus Epstein Barr. Quant aux facteurs psychologiques, elle citera le deuil, la séparation, le choc affectif, etc. L'autre maladie évoquée lors de ces deux journées est la sclérodermie qui est aussi handicapante pour la personne atteinte. La disponibilité des médicaments concernant cette maladie se pose. «On ne dispose pas de tous les médicaments nécessaires. On espère donc que les drogues manquant arriveront bientôt en Algérie», signale le Pr Chafia Dahou Makhloufi. K. M.