Nombre de responsables algériens sont montés au créneau, ce jeudi, afin d'exiger de la France officielle la repentance pour les crimes coloniaux commis durant les 132 années d'occupation de l'Algérie, desquels le régime colonial français a voulu se disculper à travers «la loi négationniste» du 23 février 2005. L'exigence de l'Algérie de la reconnaissance par la France de ses crimes durant la période coloniale est «légitime, historique, morale et politique», a affirmé jeudi Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général de l'instance exécutive du parti du Front de libération nationale (FLN). L'Algérie «continuera d'exiger de la France la reconnaissance de ses crimes à l'endroit des Algériens durant la période coloniale», car «cette revendication de tout le peuple algérien est un droit légitime, historique, moral et politique», a-t-il déclaré, en marge de la journée d'étude organisée par l'Assemblée populaire nationale (APN) en collaboration avec le ministère des Moudjahidine sur «l'Algérie et la lutte anti-coloniale». «Les Algériens sont en droit d'exiger cette reconnaissance car il s'agit également de notre droit à la mémoire collective», a-t-il ajouté M. Belkhadem s'est ensuite demandé : «Comment celui qui parle de glorification de la colonisation peut-il faire fi de la revendication de tous les peuples colonisés et au premier chef le peuple algérien, celle de présenter ses excuses à tous ces peuples». Pour sa part, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari a affirmé jeudi que le régime colonial français a voulu se disculper de ses crimes en dénaturant les faits à travers «la loi négationniste» du 23 février 2005. M. Ziari a ajouté qu'au moment où l'Algérie attend une reconnaissance par la France de son passé colonial et «une reconnaissance officielle des crimes perpétrés en Algérie», «certains milieux s'efforcent dans la rive nord à glorifier le passé colonial et à falsifier les faits». Le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Chérif Abbas, quant à lui, a souligné jeudi à Alger que «plusieurs zones d'ombre demeurent non élucidées» dans l'histoire de la période coloniale en Algérie, appelant spécialistes, historiens et moudjahidine d'apporter leur contribution pour faire la lumière sur cette partie de notre histoire afin de «préserver la mémoire collective du peuple algérien». A vrai dire, ces positions sont le reflet d'une revendication du peuple algérien tout entier, qui demeure en attente d'une reconnaissance par la France de ses crimes de guerre et contre l'humanité durant la période coloniale, comme l'ont souligné, par la même occasion, historiens et moudjahidine. A. R.