Qui parmi ceux qui ont eu l'opportunité de voir Rain man n'aurait pas tellement été désespéré s'il avait eu un enfant autiste. A côté de Tom Cruise, Dustin Hoffman campait avec beaucoup d'authenticité (dans le comportement) le rôle d'un autiste dont, entre autres, la performance était de pouvoir comptabiliser en une fraction de seconde le nombre d'allumettes tombées d'une boîte géante. Dans la vie de tous les jours, malheureusement, la réalité est tout autre. L'autiste ne vit pas dans un monde parallèle comme il lui est allègrement prêté mais littéralement en marge du monde parce qu'en fait, il ne décrypte rien de ce monde, ni la gestuelle ni les paroles, mais n'a surtout aucune perception sensorielle des sentiments ou des sensations exprimant un état chez les autres même parmi les plus proches. L'autisme, une pathologie toujours au stade de l'abscons pour les spécialistes qui s'y consacrent, est l'un des troubles envahissants du développement des plus complexes. En tant que pathologie, il ne se résume plus, approche galvaudée, en un seul centre d'intérêt pour les psychologues et les psychiatres mais en un large éventail. Les spécialistes évoquent un spectre recelant plusieurs distinctions. Quoi qu'il en soit et malgré tous les moyens, les efforts consacrés pour sa prise en charge, parfois, si ce n'est en général à partir d'un âge très précoce chez l'individu (- 3 ans) dans les pays développés, elle demeure en deçà des attentes. Or, les pesanteurs sociales, les retards scientifiques, techniques, le désintérêt quasi général des responsables du secteur sur ce sujet, en Algérie, font que le taux d'atteinte parmi la population a toutes les «chances» de croître sans que les individus concernés soient pris en charge. Ainsi, d'une période où l'on pouvait faire simple parce qu'il suffisait d'intervenir à titre préventif, une période au cours de laquelle les moyens exigibles étaient du domaine de l'investissement minimal, le pays passe allègrement à une période plus dure… celle de la prise en charge d'adultes en général incurables…nettement plus contraignante. A. L.