Le ministre de l'Energie et des Mines algérien, Chakib Khelil, a souligné, hier, en marge du lancement d'une session de formation sur la régulation dans le domaine de l'énergie électrique, que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) redoute une éventuelle taxe sur le pétrole et le gaz, à l'occasion de la conférence internationale sur le climat, prévue en décembre prochain à Copenhague. Le ministre a estimé que l'imposition de nouvelles taxes aura «des retombées négatives» sur les économies des pays de l'OPEP. Et d'ajouter que l'OPEP doit avoir une position coordonnée afin de protéger ses intérêts. Il est des économies des pays OPEP qui ont été fortement affectées ces derniers mois par la dégringolade des cours du brut. Les revenus de l'Algérie ont baissé de moitié en 2009. Ils se sont établis à trente milliards de dollars à fin septembre dernier. Mais la tempête semble passée, les cours de pétrole s'étant repris depuis quelques semaines pour se situer autour de quatre-vingt dollars, un niveau qu'apprécie l'OPEP mais que redoutent les pays consommateurs, eux qui estiment qu'une envolée des cours de l'or noir risquerait de compromettre la croissance de l'économie mondiale. Qu'à cela ne tienne. Mais que font-ils, eux, pour contribuer à stabiliser les marchés pétroliers ? Rien. Pourtant, les revenus des pays OPEP ne sont pas aussi importants que le pensent certains. Ils le sont moins que ce qu'empochent des pays consommateurs sur les taxes qu'ils imposent sur les carburants et autres produits pétroliers. Au fort de la flambée des cours du pétrole de 2006 et 2007, pour ne citer que ces dates-là, l'OPEP avait demandé aux pays consommateurs de réaménager ces taxes et se mettre à contribution pour la stabilité des prix du pétrole. En vain. Des conférences en série ont été organisées, ces dernières années, par les pays producteurs de pétrole et pays consommateurs, autour d'un thème central : les marchés pétroliers et les facteurs qui font que les cours du brut augmentent. Une compilation de documents en est sortie sans pour autant aller à l'essentiel. Que de réunions et de temps perdu. Les pays consommateurs continuent de regarder du côté de l'OPEP, lui demandant d'intervenir afin de mettre plus de pétrole sur le marché dans l'objectif d'enrayer la flambée des prix. Il faut dire que l'OPEP, par souci d'équilibre de l'offre et de la demande, réajuste le marché quand c'est nécessaire. Les pays consommateurs le lui rendent mal. Et c'est souvent. Y. S.