Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré hier à Alger que « l'Organisation des pays exportateurs de pétrole redoutait une éventuelle nouvelle taxation du pétrole et du gaz lors de la conférence internationale sur le climat, prévue en décembre prochain à Copenhague », selon une information rapportée par l'APS. Dans une déclaration à la presse en marge du lancement d'une session de formation sur la régulation dans le domaine de l'énergie électrique, M. Khelil a estimé que « l'imposition de nouvelles taxes aura des retombées négatives sur les économies des pays de l'Opep ». « Les pays membres de l'OPEP, dont l'Algérie, devront coordonner leurs positions quant à la décision devant sanctionner cette conférence, afin de protéger leurs intérêts », a-t-il indiqué. L'idée d'une taxe sur les énergies fossiles avait déjà été évoquée, il y a environ une décennie, par les pays européens qui sont de grands consommateurs de pétrole. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole s'était opposée à ce projet en estimant que les taxes sur l'essence étaient déjà très importantes et qu'une nouvelle imposition allait pénaliser les pays producteurs de pétrole. Il faut savoir que selon le pays, le prix du litre d'essence à la pompe recouvre de 50 à 80% de taxes. Le pays producteur de pétrole, les raffineurs et les distributeurs se partagent le reste. Dans certains cas, le produit des taxes sur l'essence des pays consommateurs est plus important que les recettes d'exportations de pétrole des pays producteurs. Cette idée d'une nouvelle taxe pourrait surgir au cours des débats durant la conférence de Copenhague au mois de décembre prochain. Plusieurs gouvernements veulent capter encore davantage la rente pétrolière. Un débat a déjà commencé au sein de l'Union européenne pour mettre en place une taxe carbone européenne. Une taxe qui permettrait de renflouer les caisses des Etats. Une nouvelle taxe actuellement risque de compliquer les relations entre les pays membres de l'Opep et les grands pays consommateurs, et pourrait encore hypothéquer les investissements dans l'exploration et le développement de nouvelles réserves pour répondre à une demande qui augmente d'année en année. Entre le souci de la sécurité des approvisionnements et les mécanismes de lutte contre le réchauffement, il sera très difficile de trouver des compromis.