Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, s'est exprimé, hier, sur les préoccupations majeur, des membres l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui affichent une inquiétude quant à l'éventualité de l'instauration de taxes sur le pétrole et le gaz, lors de la conférence de Copenhague sur le climat prévue le 18 décembre prochain, et au cours de laquelle les principaux pays industrialisés seront également présents. "L'Algérie participera à cette rencontre, et en tant que membre de l'Opep notre souci majeur, ainsi que les autres pays membres de l'organisation , consiste notamment en les taxes qui pourraient être imposées sur le pétrole et le gaz et qui pourraient donc avoir éventuellement un impacte négatif sur l'économie des pays membres", a-t-il révélé en marge d'une rencontre de formation sur la régulation du secteur électrique organisée, hier, à Alger, conjointement par l'Algerian petroleum institue et l'IAP en partenariat avec florence School of Regulation FRS, au profit d'une trentaine de cadres algériens relevant du secteur de l'énergie, de Sonatrach, Sonelagz, et de Creg, dans le cadre du développement de la formation des ressources humaines. M. Khelil a fait savoir, en outre, que la position des pays membres de l'Opep sera commune pour prendre une décision concernant la question des taxes au cas où elle serait adoptée à la conférence de Copenhague. Il est à noter que la conférence de Copenhague, qui se tient sous l'égide de l'ONU, du 7 au 18 décembre, doit permettre la conclusion d'un accord mondial contre le changement climatique pour remplacer le protocole de Kyoto, dont les premiers engagements expirent fin 2012. Il faut savoir que le changement climatique est dû aux activités humaines qui rejettent massivement des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Le gaz carbonique (CO2) est issu des combustibles fossiles (gaz, pétrole, charbon) et de la déforestation par incendie. Les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et développement économiques) rejettent 5 à 50 fois plus de CO2 que les pays du Sud. Au XXIe siècle, le réchauffement de la planète devrait être de l'ordre de 1,5 à 6 degrés Celsius et l'on s'attend à une montée des eaux allant de 10 à 90 centimètres ! Ce sont les pays du Sud qui subiront le plus durement les conséquences de ces changements au niveau de l'agriculture, des ressources en eau, des zones côtières ou de la biodiversité. Ainsi, les pays industrialisés comme les Etats Unies sont responsables de ce changement climatique. L'Algérie, en revanche, pays producteur et exportateur de pétrole et de gaz a, depuis longtemps adopté une méthode technologique moderne d'un système de captage et de séquestration du CO2. D'ailleurs, c'est avec l'aide de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell que ce système a été déployé en Algérie. "Les systèmes de captage et de séquestration du CO2 représentent probablement la source la plus importante de réduction potentielle des émissions mondiales pour les trente prochaines années, et c'est aussi une façon de gérer 30 à 40% des émissions mondiales" avait déclaré à ce propos, Kimberly Corley, conseillère de Shell pour les affaires environnementales. En effet, un développement important des systèmes de captage et de séquestration de CO2 implique la séquestration d'au moins un milliard de tonnes de CO2 par Shell et d'autres compagnies chaque année d'ici 2025, générant ainsi 50 milliards de dollars, selon David Hone, conseiller climatique de Shell. Il semblerai même que l'administration Obama aux Etats-Unis fait pression pour faire voter une législation sur le climat qui comprend un tel marché, et espère qu'il permettra de générer 650 milliards de dollars entre 2012 et 2019, pour réduire les émissions de 14%. Par ailleurs, les opposants aux systèmes de captage et de séquestration du CO2 affirment qu'il n'y a aucune garantie pour que les émissions restent sous la terre, et que les fuites posent un problème considérable. La rencontre de Copenhague sera, donc, une occasion de débattre ces questions épineuses. Samira Hamadi