Selon le chargé de communication d'Algérie Télécom, le conflit avec l'Eepad a été politisé même s'il est d'essence commerciale. Exaspéré, agacé, et même irrité. Voilà les termes qui qualifient la réaction du responsable de la communication d'Algérie Télécom, Abdelhakim Meziani, face aux redondantes questions autour du conflit opposant AT à l'Eepad. En effet, M.Meziani, qui était invité hier à une table ronde consacrée aux enjeux générés par Internet organisée par le Centre de presse d'El Moudjahid, n'a pas mâché ses mots. Ce dernier s'est, entre autres, plaint de la dimension politique qui a été donnée à cette affaire qu'il dit «purement commerciale» «Je ne vois pas pourquoi on donne une dimension politique à une affaire purement commerciale», a-t-il dit. Quant aux raisons qui ont suscité ces réactions, elles résident dans les questions formulées sous forme d'accusations contre AT accusée de vouloir évincer la concurrence privée pour asseoir son monopole et surtout celui de l'Etat dans le domaine des TIC. Des accusations qui reviennent à chaque rendez-vous et qui ne manquent pas d'agacer également le président-directeur général d'AT, Moussa Benhamadi, qui a chargé M.Meziani d'éclaircir encore une fois les choses. «L'Etat n'en veut nullement au secteur privé et il est impératif pour AT, compte tenu du projet e-Algérie 2013, de s'associer à des entreprises privées», a indiqué M.Meziani, avant d'ajouter: «Le P-DG d'AT, M.Benhamadi, m'a chargé de vous assurer que Algérie Télécom n'est pas pour la disparition de l'Eepad, bien au contraire, car c'est une source de revenus très importante pour nous.» Toutefois, l'Eepad reste encore la partie à blâmer dans ce conflit qui a pris en otage quelque 37.000 abonnés et 16.000 cybercafés, selon M.Meziani. «Le problème n'arrivera à se résoudre que lorsque l'Eepad fera un acte de bonne foi en payant une tranche des dettes de 2009», a-t-il souligné. S'agissant de la réunion à laquelle a participé M.Meziani, elle était dédiée aux enjeux générés par Internet. Et pour définir ces derniers, des spécialistes et professionnels du domaine des TIC ont répondu présent. Parmi eux, Antri Bouzar Mohamed, directeur d'un ISP et président de l'Association algérienne des technologies de l'information (Aita). Ce dernier a alors longuement mis en exergue l'importance de l'outil Internet dans les pays développés et les pays en voie de développement comme l'Algérie. Il a déclaré dans ce contexte: «La vie sociale, économique et même politique sera plus numérique et ceux qui ne prendront pas le train en marche seront des analphabètes numériques». Il a toutefois estimé que «l'Algérie accuse un trop grand retard dans la construction de l'Adsl et ce sera encore plus catastrophique si elle multiplie ce retard». Il explique alors que «l'économie est largement tributaire de l'administration et des ses outils. Sans l'outil Internet pour ces administrations, il y aura moins de performances et c'est l'économie qui en pâtira». Le pays compte bien rattraper ce retard. A cet effet, AT oeuvre à multiplier le nombre d'accès à Internet. Aujourd'hui, ils sont 87.000 et d'ici la fin du mois de décembre de cette année, ils atteindront 1,2 million d'accès, a annoncé M.Meziani.